
Bien que le stylisme ne figure pas parmi les formes d’art connu comme la peinture, la sculpture, la menuiserie, cette activité peut être considérée comme telle. Le design et la mode ont l’objectif d’apporter de la beauté et de la fonctionnalité aux vêtements et aux accessoires. Cette forme d’art est bien ce qui caractérise le plus Bilitis Fashion.
De son vrai nom Aimée Kokoè Bilitis ADAMA, la belle styliste de 32 ans est née et a grandi au Togo. Elle a été boursière de l’état togolais après son BAC ce qui lui a valu un voyage au Maroc pour poursuivre ses études où, elle a fait 5 ans d’étude sanctionnés par un master2 en Affaire Internationale et Stratégie.
Au Maroc à côté de ses études, remarquant sa passion et son talent en matière de mode, Bilitis a toujours été sollicitée depuis sa première année par les diverses associations des étudiants, les universités et aussi les ambassades pour les défilés de mode et les journées culturelles.
Des études au stylisme
Dès qu’elle quitte son pays pour le Maroc, les études et la mode marchaient déjà de pair pour Bilitis. Depuis la première année à l’Université elle est sollicitée de part et d’autres où on a besoin de présentation de tout ce qui est culture subsaharienne car elle laissait déjà voir son empreinte de la mode sur elle-même à travers son habillement, son savoir-faire bref, sa vie de tous les jours révélait sa passion et son talent du stylisme cachés en elle.
À toutes ces sollicitations Bilitis répondait favorablement car elle voulait prouver aux yeux de tout le Maghreb la valeur de l’Afrique sub-saharienne et aussi démontrer sa fierté d’être togolaise. « Au tout départ je me portais volontaire pour montrer ce que nous avons de plus chez nous en Afrique Sub Sahara et plus précisément chez nous au Togo donc quand il y a des journées culturelles je faisais des défilés de mode et danses ».
Peu à peu de fil à aiguille elle commence par être reconnue hors du Maroc pour son talent. Elle est donc sollicitée dans d’autres pays notamment la Côte d’Ivoire pour les défilés de mode. Ainsi la mode qui n’était au début qu’une passion et qui servait juste à Bilitis de joindre les deux bouts en tant qu’étudiante à l’extérieur de son pays, a commencé par la propulser.
À travers ses petites prestations de couture elle représentait la diaspora subsaharienne au Maroc dans les défilés et donc avant de finir son cursus même, l’étiquette de styliste lui était collée. C’était la styliste par excellence de la diaspora. Mais ça n’a pas créé tout de suite le déclic. Cela lui a juste permis de créer sa première entreprise au Maroc pour donner un côté d’égal à ce qu’elle faisait les weekends.
Sa carrière en tant que styliste va démarrer à proprement dit à son retour à Lomé quand elle suivra un coaching avec le cabinet HEC qui lui convaincra de faire la couture en plein temps. « Ils m’ont démontré et fait comprendre ce que j’ai finalement cerné qu’on ne peut laisser son empreinte que sur la chose qu’on fait sans être formé dedans. C’est-à-dire le talent et le don que Dieu donne c’est ce qu’on n’a pas appris à l’école mais qu’on sait faire », nous a laissé entendre Bilitis avant de continuer en disant : « Les perles, les accessoires je ne les avais pas appris, j’ai appris à utiliser la machine à coudre basiquement au Maroc. J’ai poursuivi dans la couture de coupes pour 1 an mais il y a certaines choses que je fais de façon spontanée ».
Ainsi donc sans formation approfondie Bilitis s’est forgé son talent elle-même pour devenir aujourd’hui une styliste hors pair. « Je me suis lancé dans le stylisme, j’ai appris sur le tas et maintenant je sais que j’ai un bon niveau. Il faut retenir que j’ai eu des formations mais pas approfondies, j’ai eu des formations basiques en haute couture, en couture déco d’intérieur, en coiffure, en teinture de pagne mais ce sont des formations que je ne prenais pas pour devenir couturière mais parce que j’étais passionnée de la chose ».
Nous pouvons donc affirmer sans nul doute que quand la passion et le talent se rejoignent ça ne peut donner que Bilitis Fashion Style.
Bilitis, styliste – entrepreneure
Bilitis en tant qu’entrepreneure axe plus sur la gestion que sur le management. Elle prend des risques d’aller conquérir l’international. C’est dans ce cadre que les formations (Les semaines généreuses) s’organisent à l’endroit des femmes dans certaines villes ouest africaines.
Ces formations se font presque chaque mois dans l’une des capitales africaines. Ce sont des formations de 3 jours sur 9 articles différents. Et ces formations ont déjà vu 1500 femmes formées toutes nationalités confondues. Bilitis est également instigatrice et la promotrice de l’événement Les héritages colorés, un événement qui soutient la valorisation du patrimoine culturel africain à travers la production de vêtements et accessoires mode et design et qui a déjà connu trois éditions. En outre pour plus promouvoir ses produits, Bilitis Fashion a déjà sorti trois numéros de son magazine Bilitis Fashion qui parait après chaque édition d’Héritages colorés.
Malgré l’esprit de créativité et d’entrepreneuriat dont fait preuve Bilitis, le tout ne se déroule pas comme sur des roulettes. Elle rencontre certaines difficultés dans son parcours dont les majeurs sont :
Les copies (à peine on sort une création et on n’a pas encore profité de ses retombés que la copie est déjà sur le marché)
La main d’œuvre (qui n’est pas qualifiée et pas disponible)
Le problème finance qui limite tout.
Retenons que Bilitis est une femme battante, une entrepreneure exceptionnelle et un styliste au parcours atypique qui a su se faire un nom malgré toutes les barrières qui se dressent de temps en temps devant elle. Et pour toutes ces femmes qui l’admirent, fanatiques de ses œuvres et qui veulent faire comme elle, ou du moins faire carrière dans la mode Bilitis conseille :
Il faut être toujours dans l’originalité, il y a la place pour tout le monde mais il faut se positionner dans quelque chose qui te parle et t’inspire
Ne pas se disperser parce qu’il y en a qui pense qu’il faut avoir plusieurs cordes à son arc mais en même temps on ne peut pas poursuivre deux lièvres à la fois.
- Se diversifier certes mais dans la même spécificité, il faut qu’on arrête de copier les autres.
- Si le domaine n’est pas pour eux qu’ils ne persistent pas parce qu’ils ont un talent caché en eux.
- Éviter de regarder de gauche à droite, faut garder le cap, la persévérance, il ne faut pas baisser les bras. Il faut cogner et cogner et ça finira par arriver.
- Pour finir Bilitis lance un coup de gueule à ses sœurs femmes togolaises en une interrogation :
Où sont les femmes ?
Elle les invite à se lever et à se battre. Pour les hommes, elle les invite à ne pas soutenir les femmes dans la paresse.
Retrouvez la maison de couture BILITIS FASHION à Lomé, Quartier Totsi : princesse.bilitis@gmail.com.