Prévues pour fin mars, les rencontres des 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2021 pourraient être reportées. Raison évoquée, les risques liés à la progression du coronavirus dans le monde. Plusieurs fédérations et sélectionneurs à l’instar de Claude Le Roy et Patrice Neveu interpellent la CAF.
La propagation à grande échelle du Coronavirus sème la frayeur au quatre coins du monde et affecte tous les domaines d’activités y compris le monde du football. Alors que plusieurs grandes compétitions ont été interrompues à l’instar de la Ligue Européenne des Champions, L’Europa Ligue ou encore La Ligue 1, la Confédération Africaine de Football (CAF) semble décider à maintenir les 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2021.
Mercredi 11 mars 2020, la CAF décidait « de maintenir la programmation de toutes ses compétitions », malgré le coronavirus, ouvrant la possibilité de rencontres à huis clos. Pourtant, ces derniers jours, plusieurs pays du continent touchés par la désormais pandémie de COVID-19 ont pris des mesures drastiques.
L’Algérie a annulé toutes ses manifestations, notamment sportives. Le Maroc a de son côté décrété le huis clos pour tous les matches de football, tout comme l’Égypte. Madagascar, le Rwanda et le Kenya interdisent désormais tous les rassemblements sportifs. Le Lesotho suspend carrément tous les voyages internationaux depuis et vers son territoire.
La décision de la CAF de maintenir ses compétitions est donc vue d’un mauvais œil par plusieurs fédérations et sélectionneurs quand on sait qu’une grande partie des sélections africaines comptent dans leurs rangs plusieurs joueurs qui évoluent dans les championnats européens.
Au micro d’Antoine Grognet, le sélectionneur togolais Claude Le Roy s’est indigné de l’inaction de la CAF : « Est-ce que la CAF sait qu’il y a le coronavirus dans le monde ? Ou peut-être qu’ils prennent toutes les équipes pour des cobayes ? Je ne suis pas quelqu’un de parano, mais c’est inquiétant. On fait comme si le virus n’existait pas en Afrique. Le comportement de la CAF me met en colère ».
Il a poursuivi en interpellant l’instance sur la nécessité de reporter les 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2021. « Tous les joueurs m’appellent. Ils sont inquiets. Qu’est-ce que je peux leur répondre ? Partout, tout s’arrête, on confine les gens et en Afrique on ne réagit pas. C’est invraisemblable. C’est évident qu’il faut reporter les matches et attendre que le pic de l’épidémie soit passé. Je crois que c’est une mesure de bon sens. Pour moi, la santé passe avant tout », a-t-il déclaré.
Rappelons que les Éperviers du Togo avec à leur tête Claude Le Roy affrontent l’Égypte lors des deux prochaines journées, les 26 et 29 mars prochains.
Tout comme Claude Le Roy, le sélectionneur de la Gambie, Tom Saintfiet, a réclamé le report des rencontres. Son équipe doit affronter le Gabon les 26 et 30 mars et plusieurs joueurs Gambiens évoluent en Italie. « Nous ne pouvons pas nous préparer à jouer des matches qualificatifs alors que certains pays ne pourront pas utiliser leurs meilleurs joueurs, non pas en raison de blessures (…), mais à cause d’un problème international », a-t-il laissé entendre à nos confrères de BBC Sport Africa.
Pour le coach Gabonais Patrice Neveu, l’heure est au questionnement : « Face à une telle psychose, qui a encore la tête au foot ? », s’est-il interrogé. « J’ai remis ma liste conformément au délai. Mais ça devient inquiétant pour le regroupement », a témoigné le technicien français du Gabon qui sera certainement privé de son meilleur joueur, Pierre-Emerick Aubameyang qui devrait être en quarantaine à Arsenal où son entraîneur, Mikel Arteta, a contracté le Coronavirus. « On ne pensait pas que chaque jour la situation évoluerait si vite en Europe. Désormais les clubs ne s’entraînent plus. Et je ne sais pas si les clubs vont libérer les joueurs avec la dangerosité du virus. Et est-ce que les pays africains vont aussi accepter de les recevoir ? » laisse entendre Patrice Neveu.
La fédération Burundaise a décidé que les joueurs évoluant en Europe ne seraient pas convoqués. Une mesure prise après la décision du ministère de la Santé qui exige 14 jours de quarantaine pour les personnes arrivant sur le sol burundais. La Fédération burundaise de football a lancé un appel à la CAF pour « étudier les modalités d’organisation de ces matches afin de permettre la participation de tous les joueurs qualifiés ».