Cyril Ramaphosa, président sud-africain a imposé lundi 23 mars un confinement strict de trois semaines dans son pays. Les présidents sénégalais et ivoirien ont pour leur part proclamé l‘état d’urgence assorti d’un couvre-feu.
Le nombre croissant des personnes contaminées en Afrique inquiète. Les gouvernants de chaque pays essayent de faire de leur mieux possible, pour protéger leurs populations d’une infection à grande échelle du coronavirus. Confinement, couvre-feu, etc. – des mesures de plus en plus rudes sont mises en place, mais semblent être difficiles à appliquer dans un continent où sortir travailler est parfois une question de survie.
Après donc plusieurs pays d’Europe et d’Amérique latine notamment, l’Afrique, adopte très progressivement le confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus. Une mesure destinée certes à sauver des vies mais qui paralyse l’économie.
L’Afrique du Sud, le pays le plus touché par le coronavirus en Afrique subsaharienne a annoncé un confinement national, lundi 23 mars 2020. « Un confinement national sera mis en place pendant vingt-et-un jours (…). Il sera imposé à partir de jeudi minuit », a annoncé Cyril Ramaphosa lors d’un discours télévisé.
« Cette mesure vise à prévenir une catastrophe humaine aux proportions énormes. Un total de 402 cas de Covid-19 ont été confirmés jusqu’à présent en Afrique du Sud, un nombre multiplié par six en seulement huit jours », a expliqué le chef de l’État Sud-Africain.
Le président Ramaphosa a fait comprendre à la population que le confinement est la seule option pour contrer la propagation du virus dans le pays. « Sans action décisive, le nombre de personnes infectées va passer rapidement de quelques centaines à des dizaines de milliers et, d’ici quelques semaines, à des centaines de milliers. C’est une décision indispensable pour sauver des millions de Sud-Africains de l’infection », a-t-il laissé entendre.
Pour faire respecter cette décision du gouvernement, le chef de l’État a décidé de recourir à l’armée. Dans l’après-midi du 23 mars, des militaires ont été déployés à Johannesburg, la capitale économique du pays.
Le couvre-feu au Sénégal et en Côte d’Ivoire
À l’Ouest du continent, Macky Sall et Alassane Ouattara, respectivement président du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont annoncé lundi soir des mesures similaires : instauration de l’état d’urgence et couvre-feu nocturne.
Selon Macky Sall, le coronavirus “gagne du terrain” dans plusieurs régions sénégalaises (79 cas officiellement recensés (mise à jour du 23 mars 2020). 71 cas sont sous traitement, 8 déclarés guéris et aucun décès.
Au pays des Eléphants, où on compte 25 cas confirmés de coronavirus, selon le dernier bilan publié dimanche, un confinement progressif se met en place, par aires géographiques. Les déplacements entre Abidjan, la capitale économique où se concentre la majorité des cas, et l’intérieur du pays, seront soumis à autorisation.
Le président Ouattara appelant à “l’union sacrée lors d’un discours télévisé s’est inquiété que « Dans cette lutte contre la propagation du Covid-19, notre principal ennemi [soit] l’indiscipline et le non-respect des consignes de prévention. »
Rappelons que le confinement a déjà été imposé en Tunisie, au Rwanda à Maurice, à Lubumbashi (sud-est), la capitale économique de la République démocratique du Congo, et dans les deux principales villes de Madagascar, la capitale Antananarivo et Toamasina (est).
L’Afrique qui a pourtant été jusqu’à présent relativement épargnée par la pandémie par rapport au reste du monde est aujourd’hui au centre de tous les débats.
La très grande faiblesse des services de santé dans les pays africains laisse craindre que la pandémie puisse être dévastatrice. Va-t-elle s’en sortir si le virus venait à gagner encore plus de terrain ?
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Source : rfi afrique