FAFEL 2020 : Yolande Esther LIDA-KONE nous donne un avant-goût de cette édition inédite !

La capitale ivoirienne s’apprête à accueillir le FAFEL 2020 en février prochain. Un événement d’envergure internationale qui se tiendra à l’hôtel de la Rose Blanche sur les berges de la Lagune Ébrié d’Abidjan. Le thème qui sera au centre de cette édition est : « Leadership féminin et participation aux instances de prises de décisions » avec à l’honneur, le Gabon.
Très attendu par le public ivoirien, le FAFEL, événement porté par Armonik Vizion SARL, lancé en 2017 par le Burkinabè Cyrille BADO connaîtra sa 4e édition. Pour avoir une idée plus nette des préparatifs et de sa tenue, nous sommes allés à la rencontre de Yolande Esther LIDA-KONE, Ambassadrice du FAFEL en Côte d’Ivoire.
Interview
Ocean’s News : Madame Yolande bonjour. Avant de rentrer dans le vif de notre entrevue, veuillez décliner votre identité à nos lecteurs.
Yolande Esther LIDA : Je suis Yolande Esther LIDA épouse KONE, Directrice Associée du cabinet de formation LIDA & KONE Group, Ambassadrice du FAFEL en Côte d’Ivoire, Présidente du Comité d’Organisation du Forum Africain des femmes Leaders en RCI et également Présidente de l’ONG Femmes Africaines Elites de Demain International, structure organisatrice de cet évènement.
Ocean’s News : Vous êtes celle qui coiffe l’organisation du FAFEL 2020 qui aura lieu en Côte d’Ivoire. Quel est l’objectif visé par cet événement ?
Yolande Esther LIDA : L’objectif de cet événement est dans un premier temps de réunir toutes les femmes africaines dans leur diversité qui œuvrent au quotidien au développement de leurs pays respectifs et au-delà de notre continent, dans un même espace, pour apprendre les unes des autres, pour fraterniser et partager leurs expériences multiformes.
Dans un second temps, le FAFEL vise la formation des femmes au leadership, à leurs droits, au développement personnel, à l’entreprenariat industriel et à la valorisation des compétences féminines.
Ocean’s News : La 4e édition du FAFEL aura lieu du 27 au 29 février prochain à Abidjan. Vous confirmez ?
Yolande Esther LIDA : Oui, nous le confirmons, la 4e édition du FAFEL aura lieu du 27 au 29 février prochain à Abidjan.
Ocean’s News : Pouvez-vous nous donner des détails sur les préparatifs ?
Yolande Esther LIDA : Les préparatifs vont bon train. Le Comité d’organisation a été reçu au mois d’octobre 2019 par le Professeur Ramata LY-BAKAOKO, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de la République de Côte d’Ivoire à qui nous avons présenté le projet et sollicité l’appui institutionnel du Ministère, ce qui nous a été donné avec l’accord de présidence de l’évènement par Mme la Ministre.
Les différents sites ont également été identifiés : lieux de la cérémonie d’ouverture, des formations, des panels, de la soirée gala des Awards et résidences des participants qui nous viennent de l’extérieur. Des demandes de sponsoring ont été adressées à des structures afin de nous permettre d’offrir un forum de qualité à toutes ces femmes qui viendront à cette rencontre. Tout est humainement entrain d’être fait pour la réussite du Forum.
Ocean’s News : Que promettez-vous à toutes ces femmes qui feront le déplacement de la capitale ivoirienne pour participer à l’événement ?
Yolande Esther LIDA : Belle rencontre, riche en partages d’expériences, en prises de décisions, en relationnel dans la belle ville d’Abidjan.
Ocean’s News : Dans les moindres détails, parlez-nous des activités majeures qui vont meubler cette édition du FAFEL, les différentes récompenses qui seront octroyées aux lauréates.
Yolande Esther LIDA : Alors, le jeudi 27 février, nous débuterons avec la cérémonie d’ouverture qui sera suivie de trois (3) panels de haut niveau :
– Panel de Haut Niveau 01 : « Participation inclusive des femmes africaines dans les processus de paix et de sécurité, Obstacles et défis ? »
– Panel de Haut Niveau 02 : « Les Femmes dans la gouvernance des cités : « Être femme et élue locale, quelle valeur ajoutée ? »
– Panel de Haut Niveau 03 : « La place des femmes dans les CA les postes de haute direction en Afrique : Comment transformer les entreprises et les administrations publiques afin de permettre le plein essor des femmes ? »
Deux (02) formations :
Master Class FORM’ELLES 1 : Prise de parole en public
Master Class FORM’ELLES 2 : Dressing for Succes : Comment faire de son image un atout de réussite ?
D’une rubrique « Inspir’Elles » ou ces Femmes qui font vibrer l’Afrique au rythme de leur Passion !!! Et d’une Soirée de bienvenue offerte aux délégations étrangères.
Le vendredi 28 février :nous aurons droit à trois (03) autres panels de haut niveau :
- Panel de Haut Niveau 04 : La participation des femmes dans les assemblées des élues
- Panel de Haut Niveau 05 : Les femmes dans les processus électoraux et les partis politiques
- Panel de Haut Niveau 06 : Femmes et pouvoir dans les systèmes traditionnels
Deux (02) Ateliers de formations :
Workshop 1 : Femmes publiques, comment dynamiser ses réseaux sociaux et gérer son image sur la toile ?
Workshop 2 : Les clés de la Confiance en soi : comment gagner en efficacité ?
Conférence Publique : Femme africaine, comment s’assumer pour accomplir sa destinée ?
Le samedi 29 février 2020
Visite Touristique au profit des Délégations Étrangères, Journée Sportiv’Elles
Diner Gala de clôture et Nuit des Awards du leadership féminin :
En ce qui concerne les différentes récompenses qui seront octroyées aux lauréates, elles sont classées en quatre (4) catégories : Le FAFEL D’OR, les huit (8) Trophées du Mérite (Mode, Culture, Créativité, Gouvernance, Action sociale, Entrepreneuriat et Développement Rural), Les Trophées d’Honneur (Fafel Doyenne, He For She, Marraine et Présidente) et les Trophées spéciaux (Medias, Sport, Diaspora…)
Ocean’s News : Qui sont ces femmes éligibles pour les différents Awards ?
Yolande Esther LIDA : Ces femmes éligibles ont été triées sur volet au vu des actions à fort impact qu’elles posent au quotidien dans les domaines de la Mode, Culture, Créativité, Gouvernance, des Actions sociales, de l’Entrepreneuriat et du Développement Rural. Mais il n’y a pas que les femmes qui seront récompensées. Nous aurons aussi des hommes dans la catégorie He For She.

Ocean’s News : De manière générale, quelles dispositions doivent prendre celles qui veulent participer à cette 4e édition ?
Yolande Esther LIDA : Pour participer à la 4e Édition du FAFEL, les personnes intéressées devront s’inscrire en ligne et remplir le formulaire, ou nous contacter via les numéros sur les différents visuels, nous spécifier le pack choisi, les formations qui les intéressent, faire le règlement de leurs frais de participation au plus tard le 15 février 2020 via les modes de paiement retenus par le Comité d’Organisation en Côte d’Ivoire.
Ocean’s News : A ce jour, combien de personnes ont déjà confirmé leur participation ?
Yolande Esther LIDA : Nous sommes à ce jour à attendre une centaine de participants(es) de l’extérieur (Gabon, Mali, RDC, Congo, Guinée, guinée Bissau, Maroc, Tunisie, Cameroun, Sénégal, Burkina Faso, Niger, Togo, Bénin, Ghana, Libéria …) et deux cents participants en Côte d’Ivoire.
Ocean’s News : Est-il encore possible de s’inscrire ?
Yolande Esther LIDA : Oui il est encore possible de s’inscrire jusqu’au 15 février 2020 délai de rigueur via ce lien https://bit.ly/2Nk9TXT ou prendre contact avec les numéros suivants : +226 75835757 / +225 07431214.
Ocean’s News : Qu’est-ce qui a suscité le choix du thème de cette année : « Leadership féminin et participation aux instances de prises de décisions » ?
Le constat avéré de la trop faible présence des femmes dans les sphères de prises de décisions dans nos pays respectifs et pourtant des femmes africaines qualifiées et compétentes, il en existe. Aujourd’hui, nous assistons, à l’échelle internationale à une dynamique visant une plus large participation des femmes à la sphère de prise de décision politique et publique qui constitue désormais un critère de référence du niveau démocratique d’une société. Nos pays africains se sont inscrits à des degrés différents dans cette dynamique. Au niveau de la Côte d’Ivoire que je connais, des progrès, en ce qui concerne la participation des femmes à la vie politique et à la prise de décision publique, ont été, certes, enregistrés, ces dernières années, néanmoins, il reste encore beaucoup à faire. Prenons quelques exemples : Dans le Gouvernement ivoirien, nous n’avons que huit femmes sur un total de 50 membres, 11 femmes au Sénat sur 33, l’Assemblée nationale ivoirienne compte seulement 30 femmes sur les 256 députés. Dans les institutions, elles ne représentent que 20 %.
L’un des rôles des organisations de la société civile est de rappeler aux États les engagements pris et de faire le plaidoyer approprié. Il est important que nos pays tiennent leurs engagements relatifs aux conventions et aux accords internationaux ratifiés et signés. (Le Protocole de Maputo, la Charte Africaine pour la Démocratie, les Élections et la Gouvernance, les OMD, la Déclaration Solennelle sur l’égalité entre les sexes en Afrique adoptée par les Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine, la Décennie de la Femme Africaine 2010-2020…). En outre, la volonté politique exprimée dans les discours doit se traduire en actions concrètes.
« Sans la participation active des femmes et l’intégration de leurs points de vue à tous les niveaux de prise de décision, les objectifs d’égalité, de développement et de paix ne peuvent pas être atteints. » Plateforme d’action de Beijing /1995.
Ocean’s News : Selon vous, pourquoi l’on retrouve peu de femmes dans les instances de prises de décision en Afrique ; est-ce leur faute ou la faute à nos gouvernements ?
Yolande Esther LIDA : Doit-on parler de faute ? Je ne le crois pas mais d’environnement inadéquat défavorisant les femmes et de manque d’audace parfois de notre côté je l’avoue. La faible représentation des femmes parmi les décideurs politiques trouve sa source dans la persistance de conceptions traditionnelles qui leur sont souvent défavorables.
Du côté de nos gouvernements, je dirai qu’en plus des résistances traditionnelles, la participation effective des femmes se heurte au manque, voire à l’absence, d’application des mesures légales concrètes qui permettraient de réduire le déséquilibre entre hommes et femmes dans certains de nos pays. Aucune règle en faveur de l’égalité de genre dans l’accession aux postes de décision n’ait clairement prise. Aucune norme contraignante ne régit la représentation des femmes au sein des organes étatiques ou des partis politiques. Ces derniers n’investissent d’ailleurs que très peu de femmes. Les nominations laissées à la discrétion des dirigeants ou leaders, souvent hommes, ouvrent la brèche pour la marginalisation des femmes. Les dispositions juridiques floues, la non-systématisation de l’approche genre dans les politiques publiques et l’inexistence d’une stratégie gouvernementale claire pour accroître le nombre de femmes aux postes de décision sont autant de barrières à l’accession des femmes au sein des catégories dirigeantes des États.
Ocean’s News : Quel est donc selon vous les actions à mener ou les initiatives à mettre sur pied pour remédier à cela ?
Yolande Esther LIDA : Sensibiliser, faire des plaidoyers, mettre en place des groupes de pressions pour faire bouger les lignes. Il est important que les femmes et les hommes sortent de leurs rôles conventionnels et travaillent conjointement à l’établissement de rapports constructifs pour l’édification d’une société harmonieuse, juste et équitable. Cela nécessite un changement d’attitude à tous les niveaux.
Ocean’s News : Avant de prendre congé de vous, parlez-nous un peu de Yolande Esther LIDA-KONE. En dehors d’être l’Ambassadrice du FAFEL en République de Côte d’Ivoire, la Présidente du Comité d’Organisation du FAFEL, que faites-vous ?
Yolande Esther LIDA : Yolande Esther LIDA-KONE, est une passionnée de l’Afrique. J’adore ce continent qui aujourd’hui encore ignore son énorme potentiel économique, culturel et politique. Je suis entrepreneure, une mordue de la formation parce que je crois qu’elle peut apporter un plus au savoir-être, savoir-faire et savoir-faire-faire des Africains en termes de valeur ajoutée. Je suis donc Consultante/Formatrice et apporte ma modeste contribution à la valorisation des ressources humaines dans les administrations et entreprises en Afrique.
Je suis également membre de la société civile parce que je crois qu’elle est une force qui peut changer beaucoup de choses dans nos pays lorsqu’elle est utilisée à bon escient.
Ocean’s News : Vous avez sûrement un message à lancer, on vous laisse clôturer cet entretien.
Yolande Esther LIDA : Je commencerai par remercier Ocean’s News pour la belle opportunité qu’elle me donne de m’exprimer sur la 4e Édition du FAFEL et invite les entreprises citoyennes de Côte d’Ivoire, les mécènes, les institutions nationales et panafricaines et internationales en Côte d’Ivoire, portant la cause du Genre, à nous accompagner dans la réussite de ce Forum. À toutes les femmes d’Afrique actrices du développement, rejoignez-nous du 27 au 29 février 2020 à Abidjan pour faire bouger les lignes et marquer d’une pierre blanche cette rencontre. Akwaba en Côte d’Ivoire.
Propos recueillis par Aimé APEDOH
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