La mort de Kizito Mihigo soulève beaucoup de questions au sein de la communauté internationale. Selon la police rwandaise, l’artiste de la chanson gospel rwandais, arrêté jeudi dernier et retrouvé mort dans sa cellule lundi, se serait suicidé.
Mort lundi 17 février 2020, Kizito Mihigo fait encore parler de lui. Plusieurs organisations, dont Human Rights Watch, ne veulent pas croire à l’information comme quoi, il se serait suicidé. Ils sont donc nombreux dont Human Rights Watch au premier loge a réclamé au gouvernement rwandais une enquête indépendante, pour faire la lumière sur ce décès jugé douteux.
Sur son suicide, l’activiste rwandais René Mugenzi déclarait sur les antennes de RFI le mardi 18 février que « C’est impossible parce que Kizito Mihigo était un chrétien. Il a des valeurs chrétiennes qui sont très profondes, il l’a montré dans ses chansons, dans ses actions. Il ne peut jamais se suicider….. »
Dans un communiqué publié jeudi 20 février, Human Rights Watch émet également des doutes sur la version des faits de la police rwandaise. L’ONG demande que justice soit rendue à l’artiste et réclame une enquête indépendante, comme nous l’explique Lewis Mudge, directeur de Human Rights Watch pour l’Afrique centrale, joint au téléphone par nos confrères de RFI.
« On continue à réclamer au gouvernement rwandais de lancer une enquête indépendante, crédible, avec un soutien international, si c’est possible.»
Lewis Mudge, directeur de Human Rights Watch
Lewis Mudge rappelle que la disparition de Kizito Mihigo n’est pas un cas isolé au Rwanda : « Ce n’est pas la première fois, au Rwanda dans les années récentes, qu’il y a des cas comme celui de Kizito. Au Rwanda, les gens qui sont considérés [comme] sensibles, considérés avoir des aspects politiques, curieusement, ils trouvent la mort dans des circonstances très bizarres. Soit, ils se sont suicidés en prison, soit ils sont tués, ou ils se sont échappés de la prison et il n’y a pas de suite. Mais avec le cas de Kizito, on a demandé un peu plus, parce que c’est un cas très symbolique au Rwanda, vu qu’il était très lié avec les politiques au Rwanda. Je pense qu’il est nécessaire d’avoir une enquête crédible ».
Pour rappel, Kizito Mihigo n’est ni marié, ni père de famille. Il était cet artiste-là, qui, par ses chansons arrivait à apaiser le cœur des Rwandais. [Découvrez sa biographie réalisée par notre rédaction]
Source : rfi afrique