Namibie : la première dame Monica Geingos se prononce sur l’avenir de sa fortune

Avec une fortune estimée à 3 millions de dollars, la première dame namibienne, Monica Geingos promet qu’à sa mort tout ira à des œuvres de charité.
Dans l’espoir de changer le visage de son pays qui est considéré aujourd’hui comme le deuxième pays le plus inégalitaire dans le monde en matière des droits des hommes et des femmes, madame Monica Geingos à travers différentes actions salutaires, s’est donnée pour mission principale de changer l’image des premières dames africaines et de lutter contre le sexisme et les inégalités en Namibie.
Faire les choses dans la transparence est sa marque de fabrique. Cinq (05) ans plutôt, quand elle épousait le président Hage Geingob un jour de la Saint-Valentin, ils avaient décidé ensemble de combiner et de déclarer volontairement leurs avoirs qui tournaient autour de 110 millions de dollars namibiens (7,44 millions de dollars). « Je crois fermement que l’héritage est l’un des plus grands facteurs d’inégalité », a déclaré Monica Geingos lors d’une interview à la Fondation Thomson Reuters.
« Si je dis aux enfants pauvres qu’ils auront une vie meilleure s’ils sont bien éduqués, se comportent bien et évitent les comportements autodestructeurs, alors ce message doit sûrement s’appliquer à mes enfants aussi », a poursuivi l’avocate et ancienne directrice du premier et plus grand fond d’investissement privé de Namibie.
Sur le sol namibien, les blancs détiennent la majorité des entreprises et des terres, un héritage laissé par les régimes coloniaux allemand et sud-africain alors qu’ils occupent juste environs 6 % des 2,5 millions d’habitants, ce qui fait de l’ombre pour l’élite noire émergente.
Rejetant la thèse selon laquelle les premières dames africaines sont des femmes légères, des matérialistes ou des ingénieurs politiques, elle soutient que ses semblables sont en réalité des femmes de valeurs, des futurs leadeurs de demain qui ont mené des vies très fécondes avant d’être femme de président.
Première responsable de la fondation One Economy crée en 2016, elle compte léguer tout son argent à son organisme quand elle ne sera plus de ce monde. « De toutes mes réalisations, c’est le titre de première que je ne considère pas vraiment, car c’est un titre que je n’ai rien fait pour mériter, que j’ai obtenu en vertu du mariage. C’est pour moi une forme de privilège non mérité, mais cela a changé beaucoup de mes opinions sur les questions socio-économiques dans le pays », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il lui semblait « schizophrène » d’être à la fois de la richesse et de la pauvreté dans sa vie et dans son travail.
Outre les principaux objectifs de son association caritative, Monica Geingos prête de l’argent aux entreprises, leur accorde des bourses et soutient les victimes de la violence sexiste.
Les causes des femmes lui tient à cœur à tel point que face aux cas d’harcèlement sexuel, elle leur apporte un soutien juridique et psychologique. C’est l’exemple du mouvement « Me Too » qui est devenu viral sur les réseaux sociaux avec des femmes dénonçant les prédateurs sexuels. Une lutte qui a permis au pays d’être classé 12e sur 153 pays étudiés dans le cadre du Global Gender Gap du forum économique mondial.
En Namibie, le sexisme est devenu un mal très fréquent dans le secteur privé et les médias, soulignait madame Monica Geignis. Elle va plus loin avec l’exemple d’Isabel Dos Santos, la femme la plus riche d’Afrique qui avait été récemment accusée de détournement et de corruption.
Ce qui selon elle ternie l’image de la femme : « Je ne dis pas qu’elle n’est pas coupable mais il y a un manque de cohérence (dans la couverture médiatique). « Vous serez toujours accusé de tout. Mais ce que vous pouvez faire, c’est diffuser l’information et laisser les gens décider eux-mêmes », a-t-elle renchéri.
Sur les rumeurs circulant sur le fait qu’elle envisage siéger un jour dans le fauteuil présidentiel, elle dément en ces mots : « Je suis très convaincu qu’il n’est pas nécessaire d’être politicien pour apporter des changements ».