Nous avons fait un petit tour au Bénin pour aller à la rencontre d’un homme que nous qualifions de « Sans Pareil », Régis Ezin.
Régis Ezin est un homme avec une trajectoire atypique, un mental de gagnant, une passion pour l’innovation et les challenges, un modèle de détermination et d’audace pour casser les codes, sortir des sentiers battus et créer de la valeur.
Régis Ezin est un entrepreneur social béninois, promoteur agroalimentaire et promoteur de la marque “Dayélian”, artiste chanteur, speaker et marketeur, il est une source intarissable d’inspiration pour les plus jeunes de son pays.
Grand passionné de l’écriture, il est l’auteur du fameux roman autobiographie « JUSQU’AU BOUT, J’IRAI » qui s’est vendu comme des petits pains à sa parution. Dans cet essai autobiographique préfacé par le Professeur Denis AMOUSSOU-YEYE, l’auteur, sur un ton à la fois vif et intimiste, relève le pari à priori gageure de faire du genre ‘’autobiographie’’ une livraison livresque altruiste ; altruiste parce que retraçant son parcours atypique dans le socioéducatif, avec la désormais célèbre association FÂ qui s’investit dans l’humanitaire, en Afrique et principalement au Bénin.
Discret et très peu bavard, découvrons tous ensemble à travers cette interview celui qui, pour beaucoup de béninois serait un bon dirigeant politique, un avis qui n’est pas partagé par Régis Ezin.
Ocean’s News : Bonjour Monsieur Régis Ezin. Musicien, entrepreneur, promoteur agroalimentaire, romancier…. Dites-nous, comment doit-on vous définir ?
Régiz Ezin : Bonjour Ocean’s News. Je suis un créateur, un passionné. Mon ambition est de promouvoir le savoir-faire et la culture de notre continent. Tout ce que j’entreprends s’inscrit donc dans cette lignée identitaire et qualitative.
Ocean’s News : Après des études au Ghana et en France avec à la clé un master en Management interculturel, vous décidez de vous lancer dans la musique avec la sortie d’un album en 2007. Parlez-nous de cette étape de votre vie.
Régis Ezin : Je faisais de la musique bien avant la fin de mes études. Après avoir interprété des chansons jusqu’en classe de 3e, j’ai formé mon 1er groupe de rap en 2001 avec Nasty Nesta. Les choses sont allées très vite.
Nous avons monté un label, le Taka Crew Record, avant que chacun ne vole de ses propres ailes à travers des carrières solo. Mon 1er album date de 2007 et s’intitulait « EXPERIENCE ». Le second est sorti en 2010 et s’appelait « E-RAYZISTIBLE ». La musique a toujours fait partie de moi, c’est une façon agréable d’exprimer ses points de vue tout en touchant l’âme profondément grâce aux arrangements et sonorités diverses. Je suis un lyriciste, ma première passion demeurant l’écriture.
Ocean’s News : Vous finissez par vous tourner vers l’entrepreneuriat. Un univers qui finalement vous réussit fort bien. Et si vous nous parliez de ce merveilleux monde dans lequel vous excellez tel un lion ayant trouvé sa proie. Quel a été l’élément déclencheur ?
Régis Ezin : Je me suis installé à mon compte dès la fin de ma formation universitaire. Une fois mon stage de fin d’études achevé, je suis rentré au Bénin et y ai créé, après quelques mois en tant que consultant, ma 1ère entreprise, une agence de communication. J’ai toujours voulu créer, impacter, apporter des solutions et les vendre. Sans vraiment savoir ce que me réserverait l’entrepreneuriat, cette voie semblait être pour moi, l’évidence même.
Ocean’s News : En 2012, vous lancez “Dayélian”, une entreprise qui produit du kluiklui (beignet d’arachides), et qui connaît un franc succès tant au Bénin que dans la sous-région. D’où vous vient cette foi que l’Africain peut créer des richesses et de l’emploi en valorisant les produits locaux ?
Régis Ezin : J’ai testé sur le tard le produit Kluiklui d’Agonlin, que j’ai revisité, dès fin 2013. Mais c’est en 2015 que je cré l’entreprise Iridium pour travailler de façon sérieuse sur ce projet. Et la marque Dayélian, quant à elle, n’a vu le jour qu’en 2016.
J’ai en effet foi en l’Afrique et en ses habitants. Comme tous les autres peuples, nous avons une culture riche à bien des égards. Nous ne savons simplement pas la « vendre ». Il faut trouver les bons ressorts, tout simplement. Le marketing est une clé essentielle. La culture est un levier de développement surpuissant ; il n’appartient qu’à nous de savoir la dompter pour faire briller notre continent et créer de la richesse.
Ocean’s News : Le kluiklui est traditionnellement qualifié d’aliment des « pauvres ». Comment êtes-vous parvenus à l’imposer dans les rayons des supermarchés ?
Régis Ezin : Cela n’a pas été chose aisée. Il a fallu sublimer tant le fond que la forme. La forme car nous avons opté pour des boulettes afin de rendre le produit plus « fun », et le fond car la recette originelle a été travaillée sans que l’on altère son essence originelle. Soulignons également que la communication et le marketing ont été des alliés de poids dans ce combat pour redorer le blason d’une des recettes multiséculaires les plus appréciée de notre pays.
Ocean’s News : Aujourd’hui vous avez conquis le consommateur béninois. Quels ont été les facteurs déterminants pour en arriver à ce stade ?
Régis Ezin : Il serait difficile de les lister. Mais comme tout produit, ce qui prime aux yeux du consommateur, c’est la qualité. La philosophie de la marque est également un atout majeur. Les consommateurs doivent se sentir proches de leurs marques.
Ocean’s News : La gamme alimentaire Dayélian sans doute comporte d’autres produits et ambitionne de conquérir d’autres marchés. Lesquels par exemple ?
Régis Ezin : Aujourd’hui, au-delà du kluiklui qui reste tout de même le produit-phare de notre gamme, nous proposons de nombreux autre snacks tels que le dowévi (poissons grillés), les noix de cajou, les chips de banane, le coco grillé, etc. Notre ambition est de devenir le n°1 du snacking en Afrique.
Ocean’s News : Monsieur Régis, en somme, votre nom est bien connu du monde entrepreneurial africain. Partagez avec nous le secret de votre renommée internationale et de la réussite dans vos entreprises.
Régis Ezin : J’ai toujours à l’esprit ce que j’appelle « la règle des trois R », entendez : Résilience, Réactivité et Réalisme. Je pense fermement qu’il n’y a pas de recettes figées pour entreprendre avec succès, mais ces trois qualités, ces trois R, permettent de parcourir le chemin avec sérénité, pertinence et abnégation.
Ocean’s News : Pour vous, quel est le profil type de l’entrepreneur modèle ?
IRégis Ezin : Il n’en existe pas. Un entrepreneur est une personne qui se casse la figure autant de fois que nécessaire et qui pourtant continue à encaisser volontairement les coups que lui administre son expérience. L’entrepreneur qui prospère est celui dont la foi, le désir et le rêve restent intacts, jamais ne s’altèrent malgré les turbulences.
Ocean’s News : Sur une échelle de 10, quelle note donneriez-vous à l’univers entrepreneurial au Bénin ?
Régis Ezin : Je dirais 6/10, mais les choses progressent et j’ai bon espoir qu’on atteigne un joli 8/10 dans quelques années.
Ocean’s News : En plus d’être artiste chanteur, entrepreneur, speaker, marketeur, vous êtes également un passionné d’écriture et auteur du roman « JUSQU’AU BOUT, J’IRAI », une autobiographie parue aux Editions Seven. Relatez-nous en quelques mots ce roman et le message fort véhiculé à travers vos écrits.
Régiz Ezin : L’écriture est en effet ma passion première. « JUSQU’AU BOUT, J’IRAI » est une autobiographie sur fond de coaching « inspirationnel ». Un ouvrage dans lequel je livre les principes et valeurs qui m’ont permis de révolutionner le monde du snacking sous nos cieux. J’y invite chacun à vaincre la peur, oser, créer et croire en ses ambitions, suffisamment fort pour éteindre les doutes, défaire les obstacles et donner vie aux rêves nourris. La jeunesse africaine doit être « ROC » : Elle doit Rêver, Oser et Créer.
Ocean’s News : Après la parution de ce roman, comment se porte sa vente sur le marché ?
Régis Ezin : L’ouvrage est paru en septembre 2018, il y a donc quelques mois. Il a reçu un excellent accueil. Mon plaisir le plus fin est de recevoir tous ces témoignages de lecteurs jeunes, et moins jeunes, qui assurent être bousculés dans leur routine et motivés par la lecture de mon ouvrage. Inspirer les autres est mon crédo.
Ocean’s News : Vous êtes un personnage très aimé du grand public et certains de vos admirateurs vous voient bien faire carrière dans la politique. Quel est votre avis sur le sujet ? Cela ferait-il partie de vos ambitions ?
Régis Ezin : Absolument pas. Je veux contribuer au développement du continent africain en tant qu’acteur majeur du secteur privé et révélateur de talents. La politique, contrairement à ce que l’on croit généralement dans nos pays, n’est pas le seul moyen d’apporter sa pierre à la construction de l’Afrique.
Je veux pouvoir aider la jeunesse africaine à changer de paradigme, à reformater son mindset pour qu’elle puisse servir de levier à l’essor de notre continent dont les challenges sont innombrables et le potentiel exponentiel. Je suis et reste un entrepreneur, un créateur et un speaker.
Ocean’s News : Merci pour cette interview. Un dernier mot de fin ?
Régis Ezin : N’oubliez pas de rêver, c’est par là que commence tout accomplissement !