Suite aux révélations d’espionnage au sein du Crédit Suisse, Tidjane Thiam a été forcé de démissionner. Le banquier ivoirien a quitté la banque vendredi 14 février 2020, après cinq ans à sa tête. Un départ que certains actionnaires déplorent.
Jeudi, la veille de son départ, Tidjane Thiam a présenté des résultats très positifs. Il a annoncé un bénéfice en hausse de 69 % sur l’exercice 2019, à 3,4 milliards de francs suisse, soit un peu plus de 3 milliards d’euros.
Eclaboussé par un scandale d’espionnage d’un ancien collaborateur de la banque, Tidjane Thiam, poussé à la démission, conserve au moins la réputation qui fut la sienne durant deux décennies : celle d’un financier brillant et d’un redresseur d’entreprise hors pair.
Arrivé en 2015 à la tête de Crédit Suisse, la deuxième banque du pays, Tidjane Thiam avait pour mission de relever les comptes d’un établissement au bilan déséquilibré et dont les choix stratégiques s’étaient révélés désastreux.
Même s’il quitte la banque à la suite d’un « scandale », le banquier ivoirien a accompli sa mission. Aujourd’hui, le Crédit Suisse peut voir l’avenir avec sérénité grâce à lui. « Je suis fier de ce que le Crédit Suisse a réalisé pendant mon mandat », a déclaré le banquier dans un communiqué, estimant que la banque avait été remise « sur de bons rails ».
Certains actionnaires, comme le fonds Harris Associates, ne se remettent d’ailleurs pas de son départ. La société, qui détient plus de 8 % du capital de la banque, réclame la tête du Suisse Urs Rohner, président du conseil d’administration, qu’elle rend responsable du départ de Tidjane Thiam.