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Aboudia : l’enfant des rues d’Abidjan devenu star de l’art contemporain

Aboudia Aboudia
Aboudia, l’enfant terrible devenu icône ©️ Issam Zejly

À Abidjan, il y a des murs qui parlent. Des murs griffés, peints à la hâte, saturés de couleurs et de mots en nouchi, ce langage de la rue, mélange d’argot, de français et d’inventivité locale. C’est de là qu’est né Aboudia, peintre ivoirien aujourd’hui reconnu sur les scènes les plus prestigieuses de l’art contemporain africain.

Né dans les rues d’Abidjan, Abdoulaye Diarrassouba, mieux connu sous son nom d’artiste Aboudia, a transformé les scènes urbaines, les enfants de la rue et les traumatismes de crise en une peinture énergique, crue et immédiatement reconnaissable. De la scène locale aux grandes enchères internationales, son parcours traduit la rencontre entre mémoire collective et langage plastique radical.

Aboudia grandit dans une Côte d’Ivoire bouillonnante, tiraillée entre rêves de modernité et réalités sociales rugueuses. Très tôt, il s’essaie au dessin sur les murs d’Abidjan avant d’intégrer les Beaux-Arts. Mais son véritable terrain d’apprentissage reste la rue. Les enfants des quartiers populaires, les graffitis, les cris des marchés et les codes du nouchi nourrissent son imaginaire. « Je suis issu de la school of life », aime-t-il répéter. Et cela se voit. Dans ses toiles, tout est frontal, urgent, brut.

Le monde découvre vraiment Aboudia lors de la crise post-électorale de 2010–2011. Tandis que les combats embrasent Abidjan, il peint sans relâche. Des toiles immenses, saturées de visages juvéniles aux yeux ronds, de kalachnikovs esquissées, de silhouettes fantomatiques. Ces œuvres sont autant de cris que de témoignages, une manière de transformer la violence en mémoire collective. Peindre, pour lui, c’est « archiver l’histoire avec des couleurs ».

Aboudia : l’enfant terrible devenu icône

Aboudia
Aboudia, l’enfant terrible devenu icône ©️ Issam Zejly

Aboudia invente une syntaxe visuelle où se mêlent traits rapides, couleurs explosives et collages, héritiers du graffiti autant que des motifs tribaux. Ses tableaux explosent de couleurs et de symboles. On y retrouve l’énergie du graffiti new-yorkais, mais transposée à la réalité ivoirienne. 

On compare souvent Aboudia à Basquiat. Lui préfère dire qu’il parle son propre langage, un langage nourri de la rue, du folklore ivoirien, des masques et des cicatrices de l’histoire récente. Chaque toile est une fresque où s’entrechoquent l’enfance et la guerre, la débrouille et l’espoir, le chaos et la fête.

Aujourd’hui, Aboudia expose à Londres, New York ou Hong Kong. Ses œuvres passent sous le marteau de Christie’s ou Sotheby’s et atteignent des montants impressionnants. La galerie Cecile Fakhoury, basée à Abidjan, a largement contribué à sa visibilité. Mais malgré cette reconnaissance internationale, il reste attaché à son ancrage ivoirien. Entre Abidjan et Brooklyn, il continue de peindre sans relâche, fidèle à son rythme effréné.

Derrière son énergie débordante, Aboudia garde l’obsession de donner une voix aux invisibles. Ses enfants aux visages immenses, ses murs saturés de signes et ses couleurs criardes racontent les marges de la société ivoirienne.

En l’espace de quelques années, Aboudia est passé de l’enfant qui crayonnait dans les rues de Yopougon à l’un des indispensables repères de l’art contemporain africain. Et si ses toiles fascinent autant, c’est sans doute parce qu’elles portent en elles l’écho brut d’une ville, d’une génération et d’une mémoire encore vive.

Euphrasie Kouassi Yao en Couverture du magazine Ocean's News

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