La politique monétaire au Ghana pourrait connaître dans les prochains jours un changement. La Banque du Ghana (BoG) envisage une réduction importante de son taux directeur, actuellement à 28 %, l’un des plus élevés au monde. Cette décision, attendue à l’issue d’une réunion avancée du Comité de politique monétaire le 18 juillet 2025, s’appuie sur une amélioration sensible des indicateurs macroéconomiques.
La Banque du Ghana (BoG) s’apprête à opérer un tournant décisif dans sa politique monétaire, à la faveur d’une forte décélération de l’inflation et d’un climat de confiance retrouvé sur les marchés. Selon plusieurs sources proches du dossier, une réduction substantielle du taux directeur, actuellement fixé à 28 %, pourrait être annoncée dès cette semaine, à l’issue d’une réunion d’urgence du Comité de politique monétaire, exceptionnellement avancée au vendredi 18 juillet 2025.
L’éventualité d’une baisse de 100 à 300 points de base est évoquée, ce qui constituerait l’un des plus importants ajustements opérés par la BoG en plus d’une décennie. Une telle décision interviendrait dans un climat marqué par un repli rapide de l’inflation, passée de 18,4 % en mai à 13,7 % en juin, son plus bas niveau depuis décembre 2021.
Cette amélioration est le fruit d’une politique monétaire au Ghana restrictive menée depuis deux ans, combinée à une appréciation notable du cedi, aujourd’hui la deuxième devise la plus performante au monde face au dollar, derrière le rouble russe.
Le recul des rendements obligataires conforte l’hypothèse d’un assouplissement monétaire. Le taux des bons du Trésor à 56 jours, qui sert de référence pour la gestion de la liquidité, est passé de 28 % à 18 % en quelques semaines, soit une baisse de 10 points de pourcentage. Ce mouvement traduit une révision des anticipations inflationnistes à la baisse, ce qui renforce les marges de manœuvre de la Banque centrale.
Selon plusieurs analystes, un abaissement des taux serait de nature à encourager le crédit, favoriser l’investissement productif et soutenir la reprise de l’activité, dans un environnement où la confiance des entreprises se redresse progressivement.
Nouvelle politique monétaire au Ghana : une décision attendue, mais pas sans risques
Si la perspective d’un assouplissement de la politique monétaire au Ghana est bien accueillie par les milieux d’affaires, certains économistes appellent à la prudence. Ils recommandent une approche graduelle et suggèrent par exemple une première baisse de 100 points de base, suivie d’éventuelles réductions supplémentaires en septembre ou novembre, en fonction de la réaction des marchés et de l’évolution des indicateurs macroéconomiques.
Ce possible changement de cap intervient après deux années marquées par une forte instabilité financière dans le pays, une restructuration de sa dette et un soutien actif du FMI. Pour la BoG, l’enjeu est désormais d’ajuster son taux directeur aux nouvelles réalités économiques et d’envoyer un signal cohérent aux investisseurs, tant locaux qu’internationaux.
Si elle est confirmée, la baisse des taux lancera une nouvelle étape dans la stratégie de relance du Ghana, qui cherche à consolider sa stabilité macroéconomique et dans le même temps, relancer sa croissance.