Pour réduire la fracture numérique, la Côte d’Ivoire déploie un vaste programme de connectivité rurale. Plus de 500 localités isolées sont concernées par ce projet qui vise à offrir un accès à Internet et à la téléphonie mobile à près de 800 000 personnes. Une initiative portée par l’État ivoirien pour renforcer l’inclusion digitale et améliorer les conditions de vie dans les zones les plus reculées du pays.
À Djantou, petit village frontalier longtemps privé de réseau, les premières barres de signal apparaissent sur les téléphones. Ce changement, encore impensable il y a quelques mois, marque le début d’une transformation silencieuse. À travers un ambitieux programme de connectivité rurale, la Côte d’Ivoire s’apprête à raccorder plus de 500 localités à Internet et à la téléphonie mobile. Une promesse d’ouverture pour près de 800 000 habitants.
Portée par le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, cette initiative s’inscrit dans le Programme national de connectivité rurale (PNCR), un des piliers du Plan national de développement numérique 2021-2025. Objectif : couvrir 95 % du territoire ivoirien avec Internet mobile d’ici fin 2025, contre 85 % à ce jour.
Dix-sept localités pilotes, situées aux confins du Nord, de l’Ouest, du Centre et du Sud-Est du pays, ont déjà vu démarrer les premières installations. Des villages comme Djantou, Handa ou Koguiénou, souvent ignorés par les investissements privés, ont été choisis en raison de leur isolement, de l’absence totale de réseau et d’un taux de pauvreté élevé.
Dans ces zones dites “blanches”, la connectivité rurale s’installe à travers une collaboration étroite entre l’État et les principaux opérateurs télécoms du pays. Moov Africa, MTN Côte d’Ivoire et Orange CI se partagent respectivement la couverture de sept, quatre et six villages. Orange a déjà achevé ses installations, avec des sites pleinement opérationnels.
Une connectivité rurale pensée pour durer
Au-delà de la simple couverture réseau, les travaux incluent des études techniques, la construction de pylônes, la sécurisation des sites et l’installation d’équipements capables de fournir un accès 2G, 3G ou 4G selon les besoins spécifiques de chaque zone.
Pour compléter cette démarche, l’ANSUT (Agence nationale du service universel des télécommunications/TIC) prend en charge 210 villages, et assure un service minimum garanti, avec des solutions de type VSAT (connexion par satellite) pour les zones sans fibre optique. D’autres partenariats sont en cours pour étendre la couverture dans les zones les plus difficiles d’accès.
Ce projet de connectivité rurale ne se limite pas à fournir de l’Internet. Il ambitionne d’améliorer concrètement la qualité de vie des populations rurales. Dans les centres de santé, la téléconsultation devient possible ; dans les écoles, enseignants et élèves accèdent aux ressources pédagogiques numériques. Les jeunes découvrent de nouvelles opportunités de formation, les artisans et agriculteurs peuvent valoriser leurs produits sur des plateformes digitales.
À terme, chaque village pourrait disposer de guichets numériques pour l’état civil, les paiements sociaux, ou encore des services de mobile money pour permettre une gestion financière plus sécurisée.
Lancé sous l’initiative “Nos villages connectés”, ce projet de connectivité rurale est une volonté du gouvernement de faire du numérique un levier de développement territorial, en réduisant les inégalités entre les régions urbaines et rurales.
