Le Burkina Faso se prépare à introduire une législation qui vise à interdire et criminaliser l’homosexualité, a annoncé Edasso Rodrigue Bayala, le ministre de la Justice. Cette mesure fait suite à l’adoption par le gouvernement, dirigé par une junte militaire, d’un projet de loi en conseil des ministres.
Selon le ministre Bayala, « Dorénavant l’homosexualité et les pratiques assimilées sont interdites et sont punies par la loi ». Bien que les sanctions précises n’aient pas encore été détaillées, cette annonce est une décision importante dans le cadre juridique du pays.
Pour que cette loi qui vise à criminaliser l’homosexualité devienne effective, elle doit d’abord être adoptée par le Parlement puis promulguée par le président Ibrahim Traoré. Jusqu’à présent, aucune loi spécifique ne pénalisait l’homosexualité au Burkina Faso. En août 2023, le conseil supérieur de la communication avait cependant pris des mesures pour limiter la visibilité des contenus médiatiques promouvant l’homosexualité.
La répression des droits LGBTQ+ n’est pas un phénomène isolé. Dans environ un tiers des pays du monde, les relations homosexuelles sont illégales, avec des peines pouvant aller jusqu’à la peine de mort dans certains cas. En Afrique, environ trente pays criminalisent l’homosexualité. Récemment, des pays comme le Ghana et l’Ouganda ont aussi renforcé leurs lois anti-LGBTQ+.
En mai 2024, l’Ouganda a adopté l’une des législations les plus strictes au monde contre la communauté LGBTQ+, tandis que le Ghana a intensifié ses mesures répressives en février. Cette initiative législative au Burkina Faso a suscité de vives réactions, tant au niveau national qu’international.
Les défenseurs des droits de l’homme et les organisations de la communauté LGBTQ+ dénoncent cette proposition comme une atteinte grave aux libertés individuelles et aux droits humains fondamentaux. Néanmoins, les partisans de la loi estiment qu’elle est nécessaire pour protéger les valeurs culturelles et sociales du pays.
Avec ce projet de loi, le Burkina Faso semble s’aligner sur une tendance régionale de durcissement des législations anti-LGBTQ+. Les observateurs internationaux et les militants des droits de l’homme suivent de près l’évolution de cette situation.