Le milliardaire américain Bill Gates a annoncé, à Addis-Abeba, que la majeure partie des 200 milliards de dollars que la Fondation Gates prévoit d’investir au cours des vingt prochaines années sera destinée au continent africain. Une priorité donnée à la santé, à l’éducation et à l’innovation.
Devant une assemblée de plus de 12 000 personnes réunies au siège de l’Union africaine, lundi 2 juin 2025, Bill Gates a annoncé que l’Afrique recevra une part « substantielle » des 200 milliards de dollars que la Fondation Gates prévoit de dépenser d’ici à 2045. Un engagement inédit du milliardaire américain, qui a réaffirmé son intention de léguer l’ensemble de sa fortune à des causes humanitaires.
« J’ai récemment pris l’engagement de donner toute ma fortune dans les vingt prochaines années. La majorité de ces fonds sera consacrée à vous aider à relever les défis ici, en Afrique », a-t-il déclaré, en évoquant un « potentiel de transformation considérable » du continent.
Le fondateur de Microsoft a appelé les gouvernements africains à investir davantage dans des secteurs comme la santé, l’éducation et les technologies. Il a notamment insisté sur le rôle des soins de santé primaires, avec les modèles du Rwanda et de l’Éthiopie, capables d’obtenir des résultats notables malgré des ressources limitées.
Le milliardaire américain a rappelé que la Fondation Gates qu’il a créée avec son ex-épouse Melinda travaille en Afrique depuis plus de deux décennies. Pour les vingt prochaines années, les priorités sont de réduire les décès évitables, lutter contre les maladies infectieuses, renforcer les systèmes éducatifs et soutenir les communautés locales dans la sortie de la pauvreté.
Bill Gates : “l’Afrique innove avec l’intelligence artificielle”
Bill Gates a aussi parlé de technologie. Il a été impressionné par la manière dont les jeunes Africains utilisent l’intelligence artificielle (IA). Il a notamment évoqué l’utilisation d’outils d’IA dans le secteur médical, comme les échographies assistées au Rwanda, qui permettent une détection plus précoce des complications pendant la grossesse.
Selon lui, c’est une révolution comparable à celle du paiement mobile avec M-PESA. « Ce que nous voyons aujourd’hui avec l’IA rappelle ce qui s’est passé avec M-PESA il y a une décennie », a-t-il souligné, en référence à la révolution du paiement mobile initiée au Kenya.
Accompagné du Dr Paulin Basinga, directeur Afrique de la Fondation Gates, le milliardaire a échangé avec des responsables locaux et internationaux sur les conditions de réussite de cet investissement à long terme. Il a insisté sur la nécessité de partenariats équitables, d’un leadership local fort et d’une approche centrée sur les besoins réels des populations.
Plusieurs figures de la scène internationale, parmi lesquelles Graça Machel, Ngozi Okonjo-Iweala (OMC) et Amina Mohammed (ONU), ont salué l’ampleur de cet engagement. Ils ont appelé à une responsabilité partagée entre philanthropes, États et société civile.
En visite cette semaine en Éthiopie et au Nigeria, Bill Gates poursuit une série de rencontres avec des acteurs du développement. Selon lui, les deux décennies à venir constitueront la dernière phase d’activité de la Fondation Gates, avant sa fermeture définitive. L’objectif est que les structures créées soient suffisamment solides pour fonctionner de manière autonome.