Depuis quelques années, le Nigeria se retrouve confronté à une inflation record. Face à cette situation alarmante, le gouvernement envisage suspendre temporairement les droits d’importation sur une série de produits essentiels.
Les autorités nigérianes prévoient suspendre les droits d’importation des produits, pour mettre fin à l’inflation au Nigeria, qui a occasionné plusieurs facteurs récents. Notamment, la réduction des subventions sur les produits énergétiques et la double dévaluation de la monnaie nationale, le naira. Depuis le début de cette année 2024, le naira est devenu la monnaie la moins performante au monde, après la livre libanaise, ce qui a aggravé les pressions inflationnistes.
En avril, le taux d’inflation a atteint 33,69 % en glissement annuel, son plus haut niveau depuis 28 ans, surpassant les 33,20 % enregistrés en mars. Face à cette situation, la Banque centrale du Nigeria a relevé son taux directeur à un niveau record de 26,25 % le 21 mai 2024, qui a marqué la onzième augmentation consécutive.
Pour y remédier, le gouvernement envisage suspendre les droits d’importation des produits. Selon un document soumis au chef de l’Etat et rapporté par Bloomberg, la suspension des droits d’importation va concerner les aliments de base, les médicaments, les engrais, les aliments pour volailles, la farine et les céréales. La durée de cette mesure est fixée à six mois, stipulée dans le décret gouvernemental sur la réduction de l’inflation et la stabilité des prix (Inflation Reduction and Price Stability Order).
En outre, cette mesure contre l’inflation au Nigeria exhorte le ministère des Finances et la Banque centrale du Nigeria à développer une stratégie de prêts à taux réduits pour les opérateurs économiques des secteurs agricole, pharmaceutique et manufacturier. Dans l’optique de stimuler la production locale et réduire la dépendance aux importations.
Cette décision de l’exécutif contre l’inflation au Nigeria représente une tentative audacieuse. Sa réussite dépendra de la mise en place de stratégies complémentaires qui permettront de renforcer l’économie locale et soutenir les secteurs clés.
Pour rappel, dans ses actions concrètes, le gouvernement nigérian a eu à mettre en place plusieurs mesures sociales. En avril 2024, les salaires des fonctionnaires ont été augmentés de 25 à 35 %, et un programme de transferts sociaux directs a été relancé pour aider les familles les plus démunies.