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Togo : Kossiwa Midjresso-Amouzou, un espoir pour l’agroalimentaire africain

Kossiwa Midjresso-Amouzou Kossiwa Midjresso-Amouzou

Avant même qu’elle ne prononce un mot, sa détermination la précède. Chez Kossiwa Midjresso-Amouzou, il y a cette lumière calme des femmes qui transforment leurs convictions en matière première. Dans une Afrique où les rayons regorgent de biscuits importés, l’entrepreneure togolaise a choisi de replacer le goût du continent au centre de la table. Sa marque, Chom Factory, en est la preuve. Portrait. 

Kossiwa Midjresso-Amouzou n’a jamais imaginé son avenir loin du goût, des textures et de la transformation locale. La farine de mil, le sorgho, la patate douce et la banane plantain sont pour elle des symboles, des récits en miettes de fierté africaine.

Diplômée en Sciences et Technologies des Aliments à l’Université de Lomé, puis d’un MBA en gestion opérationnelle d’unité de production agroalimentaire, elle a toujours eu cette vision d’un continent capable de nourrir le monde à partir de ses propres ressources. Mais c’est sa participation au programme YALI, filière Business et Entrepreneuriat, qui marquera un tournant. Là, elle découvre la force du collectif africain et la conviction que l’innovation peut naître de nos champs. De ce déclic naît, en 2017, Chom Factory

Le pari semblait audacieux. À l’époque, l’écosystème entrepreneurial togolais était encore fragile, les financements rares et la consommation locale limitée. Au milieu de tous ces doutes, Chom Factory imprime sa marque. Par sa rigueur, son authenticité et la passion d’une fondatrice déterminée à faire croquer l’Afrique autrement. Les premiers biscuits à base de farines locales séduisent un public curieux. Puis viennent les chips de patate douce, les chips de banane plantain, les soufflés de céréales. En quelques années, l’entreprise devient une signature.

Mais derrière les fours et les sachets dorés, il y a une ingénieure en quête d’excellence. Kossiwa Midjresso-Amouzou structure son entreprise comme une usine modèle : production, qualité, commercial et administration travaillent en synergie. Elle investit sans relâche, digitalise ses opérations à plus de 80 % grâce à un ERP interne et formalise chaque procédure. « L’innovation n’est pas un slogan, c’est une culture », aime-t-elle dire. Chaque étape du processus est pensée, testée, documentée. Rien n’est laissé au hasard.

Les débuts n’ont pourtant pas été faciles. Le manque d’équipements modernes, l’absence de financement et le poids des contraintes administratives auraient découragé plus d’un. Mais Kossiwa MidjressoAmouzou a choisi de réinvestir chaque franc, de transformer chaque difficulté en apprentissage. Ce qui la pousse, confie-t-elle, ce n’est pas la gloire, mais « la satisfaction des clients et la fierté dans les yeux de son équipe ». Et cette équipe, elle la forme, la valorise, la fait grandir. Car chez Chom Factory, l’humain est au cœur du goût.

Chom Factory : une implantation stratégique au Sénégal pour Kossiwa Midjresso-Amouzou

Huit ans plus tard, le rêve dépasse les frontières. En octobre 2025, Chom Factory pose ses valises à Dakar, première escale d’une expansion régionale mûrement réfléchie. Le choix du Sénégal ne doit rien au hasard. Avec une population jeune et une forte culture du snack, le pays s’impose comme un marché stratégique. Kossiwa Midjresso-Amouzou y voit un prolongement naturel de sa mission. 

Entre 2023 et 2024, elle réalise une étude de marché, puis entame les démarches administratives. En octobre 2025, la production sénégalaise démarre officiellement. Un investissement de 25 millions de FCFA, cinq emplois directs créés, des partenariats noués avec des fournisseurs locaux, et surtout, une production désormais ancrée à Dakar. Les produits s’adaptent aux goûts locaux sans trahir l’essence de la marque. Les biscuits au mil séduisent les palais, les emballages repensés attirent les regards. Les défis sont là, notamment logistique, coûts, différences linguistiques, mais Chom Factory les aborde avec lucidité et persévérance.

Les produits s’adaptent aux goûts locaux sans trahir l’essence de la marque. Les biscuits au mil séduisent les palais, les emballages repensés attirent les regards. Les défis sont là, notamment logistique, coûts, différences linguistiques, mais Chom Factory les aborde avec lucidité et persévérance.

Au-delà des chiffres, l’expansion porte une dimension symbolique. Produire au Sénégal, c’est renforcer la chaîne de valeur agricole régionale, c’est faire circuler les savoir-faire, les talents et les rêves entre Lomé et Dakar. C’est prouver qu’une PME africaine peut croître, se structurer, exporter et inspirer, sans renier ses racines. 

L’horizon de Kossiwa Midjresso-Amouzou s’élargit, mais sa philosophie demeure la même. Croire que l’Afrique peut nourrir l’Afrique, croire que la valeur ajoutée peut rester sur le continent, croire que chaque biscuit peut raconter une histoire de dignité et d’ambition.

Dans cinq ans, elle espère implanter des unités dans trois pays africains et atteindre une production mensuelle de cinq tonnes. Chez elle, la réussite n’a rien de bruyant. Elle se lit dans la constance, dans la rigueur et dans la foi en un continent capable de bâtir sans copier.

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