Le secteur du design et du mobilier africain connaît une ascension fulgurante, porté par un artisanat riche et une demande mondiale croissante pour des designs uniques et durables. Le Salon Africain du design et du Mobilier (SMOB), prévu à Cotonou, Bénin, du 16 au 18 octobre 2025, réunira designers, artisans et investisseurs pour explorer ce marché de 10 milliards de dollars.
Initié par l’entrepreneur Noël Wallabregue, le Salon Africain du design et du Mobilier (SMOB) ambitionne de connecter les talents africains aux opportunités globales, tout en posant les bases d’un écosystème sous-régional de 25 millions d’euros, créateur d’emplois et de richesse.
Avec une valeur estimée à 10 milliards de dollars en 2024, le secteur du mobilier africain devrait croître de 6 % par an jusqu’en 2030, selon les analystes. Au Nigeria, les fabricants locaux satisfont 70 % de la demande ouest-africaine, tandis qu’en Afrique du Sud, le marché, évalué à 2,31 milliards de dollars en 2022, atteindra 3,26 milliards d’ici 2030.
Au Kenya, le secteur informel « Jua Kali », qui inclut la fabrication de meubles, génère 1,5 milliard de dollars et crée 90 % des nouveaux emplois et offre des perspectives aux jeunes et aux communautés rurales.
En Afrique du Sud, 26 400 travailleurs opèrent dans 2 200 entreprises, dont 80 % sont des micro-entreprises. En Égypte, l’industrie du mobilier dope le PIB grâce à la demande locale et aux exportations. « Ce secteur est un levier pour l’inclusion économique », note Kevin Urama, économiste en chef à la Banque Africaine de Développement.
Le Salon Africain du design et du Mobilier (SMOB) catalyse un écosystème sous-régional valorisé à 25 millions d’euros, centré sur l’Afrique de l’Ouest. Cet écosystème, qui intègre artisans, designers, fabricants et distributeurs, pourrait créer 50 000 emplois directs et indirects d’ici 2030, selon les projections.
Les États bénéficieraient de recettes fiscales estimées à 5 millions d’euros annuels via la formalisation des micro-entreprises et l’exportation. Les investisseurs, quant à eux, pourraient obtenir des rendements de 15 à 20 % en soutenant des PME innovantes, comme celles utilisant des matériaux durables.
« Un écosystème de mobilier valorisé à 80 millions d’euros d’ici 2035 pourrait générer 2 milliards d’euros de richesse, 100 000 emplois et 20 millions d’euros de recettes fiscales annuelles pour les États ouest-africains », explique Amina Sow, PDG d’une entreprise sénégalaise de design. « C’est une opportunité pour diversifier nos économies et renforcer notre souveraineté culturelle ».
Salon Africain du design et du Mobilier : une vitrine pour l’Innovation
Le SMOB 2025 accueillera 5 000 visiteurs, dont des designers de 10 pays africains, pour mettre en lumière l’artisanat et l’innovation. « Nous voulons montrer que le mobilier africain peut rivaliser avec les standards mondiaux », déclare Noël Wallabregue. Delilah Mercey, fondatrice de l’Association des Designers d’Accra, représentera l’Afrique anglophone. « Le design ghanéen est un pont entre tradition et modernité ; le SMOB amplifie cette voix », affirme-t-elle.
La durabilité est au cœur de l’événement. En Égypte, des marques comme Mihm adoptent des matériaux écoresponsables, tandis que les designers sud-africains utilisent du bois certifié FSC. Le SMOB proposera des ateliers pour former les artisans, souvent freinés par un accès limité aux outils modernes.
Cotonou, poumon économique du Bénin, est idéal pour le Salon Africain du design et du Mobilier. Son port connecte des marchés comme le Nigeria et le Ghana, tandis que des projets comme la Zone Industrielle de Glo-Djigbé attirent les capitaux. L’Accord de Libre-Échange Continental Africain (AfCFTA) renforce ce positionnement qui favorise le commerce intra-africain. La tradition artisanale béninoise, du travail du bois aux textiles, enrichit l’événement. Il faut dire que cet événement a été pensé comme un laboratoire pour l’habitat et le mobilier de demain en accédant à de nouveaux marchés dans le but de bâtir des partenariats solides et durables.
Les meubles africains, des chaises yorubas aux tabourets éthiopiens, incarnent des récits culturels. Cette authenticité séduit une classe moyenne africaine en croissance et des acheteurs internationaux, avec 70 % des consommateurs ouest-africains qui préfèrent les produits locaux. Le Salon Africain du design et du Mobilier (SMOB) mettra en avant ces histoires et facilitera l’accès à des marchés comme l’Europe.
Le secteur du design et du mobilier africain fait face à des défis importants comme les importations asiatiques à bas coût qui concurrencent les artisans locaux, les coûts logistiques grimpent, et seuls 20 % des travailleurs bénéficient d’une formation en design. La Banque Africaine de Développement pointe un déficit de 402 milliards de dollars pour les infrastructures. Le SMOB répondra par des formations et des réseaux d’investisseurs.
Il faut alors incarner une vision ambitieuse avec une connexion artisans et marché. Cela pose les fondations d’un écosystème sous-régional florissant. « Nos meubles sont des symboles de résilience et nos artistes incarnent l’excellence et la vibration culturelle panafricaine », souligne Delilah Mercey.