Face à une baisse de l’offre locale, la plus grande raffinerie d’Afrique se tourne vers le brut américain pour renforcer l’indépendance énergétique du Nigeria.
Confronté à la pénurie de brut au Nigeria, Aliko Dangote se tourne vers les États-Unis. Un virage stratégique qui redessine les flux mondiaux du pétrole. La plus grande raffinerie d’Afrique ne tourne plus uniquement avec du pétrole nigérian. Depuis quelques mois, elle fait venir du brut américain. Et pas qu’un peu.
La raffinerie Dangote – fleuron industriel d’Afrique et symbole de l’ambition économique nigériane – augmente ses importations de brut américain West Texas Intermediate (WTI). Une initiative qui bouleverse les circuits traditionnels du commerce mondial de l’or noir.
Depuis son entrée progressive en production en 2024, cette méga-infrastructure énergétique, détenue par le milliardaire Aliko Dangote, absorbe désormais jusqu’à un tiers de son brut depuis les États-Unis. Une évolution révélatrice des tensions locales : sous-investissement chronique, insécurité sur les pipelines et infrastructures vieillissantes ont fragilisé l’offre domestique.
Avec une capacité nominale de 650 000 barils par jour (bpj), la raffinerie Dangote, considérée comme la plus grande raffinerie d’Afrique, a d’ores et déjà mis fin au statut de plus grand importateur de carburant du continent africain, autrefois détenu par le Nigeria.
Avec la production locale du diesel, du naphta, puis récemment de l’essence, elle s’impose comme un levier important vers l’indépendance énergétique du pays.