Dans moins d’un mois, Abidjan deviendra la capitale du commerce africain. Du 4 au 6 novembre 2025, la ville accueillera la 25ᵉ édition du séminaire sur le financement du commerce africain d’Afreximbank (ATFS2025). Un rendez-vous décisif pour réfléchir à la manière de mieux soutenir les PME africaines, dans un contexte mondial marqué par la rareté du crédit et la nécessité d’un modèle financier plus résilient.
Le compte à rebours est lancé. Dans un peu moins de trente jours, la capitale économique ivoirienne rassemblera banquiers, régulateurs et dirigeants d’entreprises venus de tout le continent pour débattre du futur du financement du commerce africain.
Le séminaire annuel d’Afreximbank, dont ce sera la 25ᵉ édition, s’annonce comme une plateforme stratégique pour repenser la circulation du capital sur un continent où le déficit de financement du commerce atteint encore 100 milliards de dollars par an.
Au cœur des discussions : les petites et moyennes entreprises africaines, véritable moteur du commerce continental, mais toujours en marge des circuits bancaires traditionnels. Malgré leur poids, plus de 90 % du tissu économique africain et 60 % des emplois formels, elles peinent à accéder au financement.
C’est cette fracture structurelle qu’Afreximbank veut combler. L’institution, qui multiplie les initiatives pour rendre les financements plus accessibles, mise sur le financement structuré du commerce, une approche capable de transformer des accords jugés non bancables en transactions viables.
« Ce séminaire donne aux dirigeants financiers les outils nécessaires pour libérer une croissance à grande échelle », expliquait lors d’un point de presse, Gwen Mwaba, directrice générale du Financement du commerce et des services bancaires correspondants d’Afreximbank.
25ᵉ édition du séminaire sur le financement du commerce africain : Abidjan, carrefour de la finance africaine
Durant trois jours, Abidjan se muera en laboratoire de la finance africaine. Le programme de la 25ᵉ édition du séminaire sur le financement du commerce africain prévoit des conférences de haut niveau, des ateliers interactifs et des tables rondes thématiques autour des nouvelles formes de financement du commerce.
Parmi les têtes d’affiche, Marc Auboin, économiste principal à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), interviendra sur la réduction du coût du crédit commercial, tandis que Sylvia Macri de S&P Global analysera la position émergente de l’Afrique dans le financement mondial de l’énergie.
Une journée spéciale sera également consacrée à l’affacturage, une solution encore peu exploitée sur le continent, mais essentielle pour les PME africaines confrontées à des problèmes de trésorerie. D’autres sessions aborderont les syndications bancaires, les prêts garantis par les réserves naturelles et le rôle des banques de développement dans la résorption du déficit de financement.
Au-delà des échanges intellectuels, le 25ᵉ séminaire sur le financement du commerce s’inscrit dans une logique de renforcement des capacités. Afreximbank souhaite former sur le continent une génération de professionnels qui maîtrisent les techniques avancées de financement.
« Organiser cette formation en Afrique permet à des centaines d’experts d’acquérir des compétences essentielles à moindre coût, tout en créant un réseau panafricain d’excellence », explique Mme Mwaba. L’événement devrait ainsi consolider la position d’Abidjan comme hub financier régional et catalyseur du commerce intra-africain.
Derrière l’organisation de ce séminaire se dessine la vision long terme d’Afreximbank. Avec 40,1 milliards de dollars d’actifs et 7,2 milliards de fonds propres à fin 2024, la banque panafricaine est aujourd’hui reconnue comme le principal moteur du commerce intra-africain.
Afreximbank est également un acteur important de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à travers le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) et le Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars, lancé pour accompagner les États dans la transition vers le libre-échange.
À l’approche de l’ouverture du 25ᵉ séminaire sur le financement du commerce, l’enjeu dépasse la simple question du crédit commercial. Il s’agit d’affirmer la capacité de l’Afrique à inventer ses propres solutions de financement et à bâtir une économie où les PME cessent d’être les oubliées du système bancaire.