Un massacre d’élèves a eu lieu le samedi 24 octobre 2020, au sein du collège Mother Francisca, un établissement privé de kumba, dans la région anglophone du sud-ouest. Huit élèves y ont malheureusement perdu la vie. Pour les populations, c’est le désarroi et l’indignation totale, pendant que les assaillants courent encore les rues.
Des assaillants ont envahi le collège Mother Francisca, dans la région anglophone du Cameroun le 24 octobre 2020, le samedi étant jour de classe dans cette partie du pays, à cause des opérations « lundi ville morte ».
Selon les témoignages recueillis par nos confrères de Jeune Afrique, il s’agit de neuf individus non cagoulés, qui ont débarqué à moto, quelque peu avant la sortie des élèves à midi. Ils ont d’abord tiré en l’air, avant de poursuivre dans l’une des classes de l’établissement (form one ou l’équivalent de sixième). On dénombre une quinzaine d’élèves blessés et huit tués par balles. La coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) fait cas d’enfants découpés à la machette.
Cela provoque tout naturellement de vives tensions et de la colère chez la population comme chez les autorités. Les condamnations pleuvent, même si les malfrats n’ont pas encore été retrouvés. Pour les autorités, cette attaque est « l’œuvre des milices séparatistes ». Les avis des habitants de kumba sur cette hypothèse restent mitigés. Ils sont outragés par l’incident.
John Enow, un voisin du père de l’une des victimes assassinées se lamente : « on nous a assuré que nos enfants seraient protégés à l’école. Comment cela a-t-il pu arriver ? Aucune cause ne peut justifier le meurtre d’innocents enfants ».
René Emmanuel Sadi, le porte-parole du gouvernement a affirmé dans un communiqué que le collège Mother Francisca n’a ouvert ses portes que cette année, « à l’insu des autorités administratives compétentes », ce qui justifie le manque de mesure de protection. Mais plusieurs sources de la localité démentent cela. Une source anonyme a confié que « cet établissement fonctionne depuis au moins trois ans ».
Le premier ministre Joseph Dion Ngute a organisé un conseil ministériel extraordinaire et a dépêché, sur les lieux, une équipe dirigée par le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji. Le préfet du département quant à lui a déclaré que tout est mis en place pour « rattraper les auteurs de ce crime crapuleux, et qu’ils répondront de leurs actes devant les juridictions camerounaises ».
Les ambassades américaine et française se sont également prononcées sur ce fait. L’ambassadeur de France au Cameroun souhaite que les malfrats soient « traduits en justice et condamnés ». L’union Européenne quant à elle dénonce « une violation du droit international sur les populations civiles ».
Pour l’opposition camerounaise, les pourparlers doivent être de mise pour un cessez-le-feu.