Lors des assemblées générales annuelles 2024 qui se sont tenues à Nairobi, la Banque Africaine de Développement (BAD) a présenté sa nouvelle stratégie pour l’économie africaine. À l’ordre du jour : la réforme de l’architecture financière internationale, une réforme qui doit impérativement intégrer les défis climatiques auxquels le continent est confronté. Selon la BAD, l’Afrique aura besoin de 213 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 pour atteindre ses objectifs de développement durable.
La Banque Africaine de Développement (BAD) a défini sa nouvelle stratégie pour l’avenir de l’économie africaine à l’occasion des assemblées générales annuelles 2024 qui se sont tenues à Nairobi. La BAD a annoncé une augmentation de son capital, qui passe de 201 milliards à 318 milliards de dollars. Cette augmentation est nécessaire pour maintenir la note triple A de l’institution, un atout indispensable pour emprunter à des taux d’intérêt bas sur les marchés financiers.
Parmi les propositions discutées, l’idée d’intégrer les richesses naturelles dans le PIB des États africains a été mise en avant. Le président du Kenya, William Ruto, a souligné que les réserves de terres arables, les ressources minières et les énergies renouvelables du continent ne sont pas suffisamment prises en compte dans les évaluations actuelles.
La nouvelle stratégie de la BAD pour l’économie africaine repose sur deux objectifs principaux : accélérer la croissance verte inclusive et favoriser des économies prospères et résilientes. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs priorités ont été définies :
- Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie moderne et abordable.
- Assurer la sécurité alimentaire par la transformation de l’agriculture.
- Améliorer les conditions de vie des femmes et des jeunes.
- Investir dans le capital humain et la durabilité.
- Mobilisation des Ressources Privées
Conscient du rôle essentiel que joue le secteur privé dans nos communautés, la BAD vise à mobiliser des ressources provenant de diverses sources, y compris les financements privés. La Banque prévoit de tripler les financements du secteur privé d’ici 2033 en investissant dans les entreprises, les chaînes de valeur et les PME. Cette approche est soutenue par des mécanismes financiers innovants, qui renforceront la capacité de financement de la BAD.
Le conseil des gouverneurs de la BAD a également lancé un appel pour la création d’une agence de notation africaine. Cette initiative vise à instaurer une nouvelle culture d’évaluation, qui prendra en compte les spécificités de l’économie africaine. Une telle agence permettrait d’économiser plus de 75 milliards de dollars, actuellement perdus à cause de notations « injustes » par les agences internationales.