La fintech sud-africaine Ezeebit a bouclé, mardi 9 décembre 2025, une levée de fonds d’amorçage de 2,05 millions de dollars. Objectif affiché, accélérer l’adoption de ses solutions de paiement en stablecoins et cryptomonnaies en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria, dans un contexte où les coûts des paiements et des transferts de fonds restent élevés sur le continent.
Fondée en 2023, Ezeebit poursuit son ambition de moderniser les infrastructures de paiement africaines. La jeune entreprise sud-africaine, régulée par la Financial Sector Conduct Authority, annonce avoir levé 2,05 millions de dollars afin de renforcer le développement de ses produits et d’élargir son réseau de partenaires à travers plusieurs marchés clés du continent.
La start-up Ezeebit propose aux commerçants une solution qui leur permet d’accepter des paiements en cryptomonnaies, avec un règlement instantané en stablecoins et un versement en monnaie locale dès le jour ouvrable suivant. Une approche hybride qui relie finance décentralisée et systèmes bancaires traditionnels, en restant conforme aux exigences réglementaires.
En moins de deux ans d’activité, Ezeebit revendique déjà plus de 30 000 transactions traitées, pour une valeur brute de marchandises de plusieurs millions de dollars. Parmi les enseignes ayant adopté sa solution figurent notamment iStore, Le Creuset, Tintswalo Lodges, Amiri ou encore Diesel, signe d’un intérêt croissant des commerçants pour des alternatives aux moyens de paiement classiques.
Le tour de table a été mené par Raba Partnership, investisseur reconnu dans l’écosystème fintech africain et international, aux côtés de Founder Collective. Plusieurs figures stratégiques du secteur ont également pris part à l’opération, dont d’anciens cadres de Visa, Revolut et BVNK.
Pour Daniel Katz, PDG et cofondateur d’Ezeebit, cette levée de fonds répond à un besoin structurel. Les commerçants africains, explique-t-il, restent dépendants de systèmes de paiement souvent lents et coûteux, alors même que de plus en plus de consommateurs détiennent des cryptomonnaies pour l’épargne ou les transferts de fonds, sans disposer de solutions fiables pour les utiliser au quotidien.
Dans un contexte où l’Afrique subsaharienne affiche encore les coûts de transferts de fonds les plus élevés au monde, le dirigeant estime que les stablecoins représentent une évolution naturelle des paiements numériques, après l’essor du mobile money et des paiements par QR code. Une dynamique qui pourrait favoriser un cercle vertueux entre adoption des cryptomonnaies et consommation de biens et services.
Du côté des investisseurs, l’enthousiasme est également au rendez-vous. David Frankel, cofondateur de Founder Collective, souligne le potentiel du marché africain, où des millions de détenteurs de cryptomonnaies et des commerçants en quête de solutions plus efficaces attendent des infrastructures adaptées. Selon lui, Ezeebit est un pont crédible entre technologies financières modernes et réalités des marchés africains.
Avec ces nouveaux capitaux, Ezeebit prévoit d’accélérer son déploiement en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria. La start-up sud-africaine envisage de renforcer ses partenariats avec les banques, les prestataires de services de paiement et les opérateurs télécoms. Une étape importante pour une fintech qui ambitionne de s’imposer comme un acteur central des paiements numériques de nouvelle génération en Afrique.
