Fermée depuis huit ans, la raffinerie de Tema s’apprête à renaître. Les autorités ghanéennes annoncent une reprise imminente de la production de pétrole brut, après des années d’inactivité et de difficultés financières. Un redémarrage très attendu, censé renforcer la sécurité énergétique du pays et réduire sa dépendance aux importations.
Huit ans après son arrêt, la raffinerie de Tema (TOR, Tema Oil Refinery) s’apprête à reprendre du service. Selon la direction de l’entreprise publique, les opérations de raffinage du pétrole brut devraient redémarrer d’ici la fin octobre 2025, après l’achèvement d’importants travaux de maintenance.
Fondée en 1963, la raffinerie de Tema est longtemps restée le cœur du système énergétique ghanéen, avant d’être contrainte de suspendre ses activités, en raison de pannes techniques, de dettes accumulées et du manque de fourniture en pétrole brut. Depuis 2021, ses infrastructures servaient essentiellement à stocker des produits pétroliers pour des sociétés de distribution privées.
Mais la situation semble enfin se débloquer. La direction de la TOR (TOR, Tema Oil Refinery) a confirmé que 98 % des travaux de remise à niveau étaient déjà achevés. Une fois opérationnelle, l’usine pourrait satisfaire jusqu’à 60 % de la demande nationale en produits raffinés, réduisant ainsi considérablement les importations.
« Notre objectif est de faire de la raffinerie de Tema un outil stratégique pour l’indépendance énergétique du Ghana », a déclaré le directeur général par intérim, qui a souligné que les équipes techniques étaient mobilisées pour assurer un redémarrage sûr et durable.
Ce projet de relance de la raffinerie de Tema, estimé à environ 25 millions de dollars, doit toutefois surmonter plusieurs obstacles, notamment des dettes anciennes, des audits financiers non bouclés depuis 2019 et la nécessité de stabiliser l’approvisionnement en brut. Les discussions se poursuivent avec le gouvernement et des partenaires privés pour finaliser le financement.
Les autorités ghanéennes espèrent que cette reprise permettra d’économiser jusqu’à 400 millions de dollars par mois en réduisant les importations de carburants finis. Une bouffée d’air pour les finances publiques et pour une économie fragilisée par la fluctuation des prix internationaux du pétrole.
Au-delà de la performance économique, le retour de la raffinerie de Tema revêt une portée symbolique. Il s’agit d’un signal de relance industrielle et d’autonomie énergétique pour un pays qui ambitionne de devenir un hub pétrolier régional. Si la relance se confirme fin octobre, le Ghana pourrait renouer avec une tradition industrielle interrompue depuis trop longtemps.