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Nigeria : la ruée chinoise vers le lithium, 1,3 milliard USD en deux ans

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Dr. Dele Alake, ministre nigérian des Mines.

Depuis septembre 2023, le Nigeria est entré dans l’arène des « minerais critiques » avec fracas. Le ministre nigérian des Mines, Dr. Dele Alake, a annoncé à la conférence China Mining à Tianjin, tenue du 26 au 28 octobre 2023, que les entreprises chinoises ont investi plus de 1,3 milliard USD dans le traitement du lithium sur le sol nigérian. Cette manne ouvre une nouvelle ère pour l’économie nigériane, mais pose déjà d’importants défis liés à la gouvernance, à la valeur ajoutée et à l’industrialisation locale.

Une nouvelle  page de l’économie nigériane s’écrit loin des puits de pétrole et des raffineries, celle du lithium. À mesure que la demande mondiale en véhicules électriques et en batteries explose, ce métal léger devient une ressource stratégique. Et la Chine, en quête de matériaux pour alimenter sa chaîne de production, parie fortement sur le Nigeria. 

Depuis l’arrivée de l’administration du président Bola Tinubu en septembre 2023, les réformes se succèdent, les mémorandums d’accord (MoU) avec Pékin aussi, et les investissements affluent. « Depuis septembre 2023… les sociétés chinoises telles que Canmax Technology, Jiuling Lithium, Avatar New Energy Nigeria Company et Asba ont investi plus de 1,3 milliard USD dans le traitement du lithium », a déclaré le ministre nigérian des Mines, Dr. Dele Alake. 

Longtemps dépendante des hydrocarbures, l’économie nigériane cherche à rebattre les cartes. Le lithium pourrait devenir un pilier de cette transition. Les usines de traitement « made in Nigeria » soutenues par la Chine visent à remplacer l’exportation brute de minerais par une production locale avec davantage de valeur ajoutée.

Deux grands projets prouvent cette ambition. Le gouvernement nigérian a installé une usine d’environ 600 millions USD près de la frontière Kaduna-Niger et une autre de 200 millions USD aux abords d’Abuja, toutes deux financées « largement par des investisseurs chinois ».

Les bénéfices attendus sont multiples, notamment la création d’emplois, les transferts technologiques, la montée en compétences des ingénieurs locaux et la réduction de la dépendance aux exportations de pétrole. « Les joint-ventures entre entreprises chinoises et nigérianes renforcent souvent les capacités locales », a précisé le ministre Alake.

Économie nigériane : les terrains conquis, mais aussi les réserves

Les réserves du Nigeria sont loin d’être négligeables. On estime plusieurs dizaines de milliards de dollars de potentiel lithium, répartis dans des États comme Nasarawa, Kaduna, Niger, Kwara, Kogi et Ekiti. Pour autant, tout n’est pas rose. Une des critiques majeures relève de la faible participation des investisseurs nigérians. « La ruée du lithium de 92 milliards USD laisse les investisseurs locaux sur la touche », titre un article de nos confrères de Vanguard News. L’histoire pétrolière du pays invite également à la prudence. « Le lithium ne doit pas emprunter la voie du pétrole », avertit des observateurs. 

Le gouvernement a lancé plusieurs mécanismes pour rendre le secteur minier plus transparent et attractif. On note la mise en place du cadastre minier électronique (eMC+), du Nigerian Mineral Resources Decision System (NMRDS), des “Mining Marshals” et d’un système de surveillance par satellite pour lutter contre l’exploitation illégale. 

L’enjeu est donc double, attirer les capitaux étrangers tout en bâtissant une économie minière durable. Pour le Nigeria, le lithium pourrait jouer un rôle moteur dans un nouveau cycle de croissance, à condition de conjuguer souveraineté économique, gouvernance rigoureuse et partenariats équilibrés.

L’annonce de l’investissement chinois de 1,3 milliard USD dans le lithium nigérian marque une possible mutation de l’économie nigériane. Le pivot vers les minerais critiques, avec la Chine comme partenaire, offre une opportunité de redéfinition de la richesse nationale. 

Mais cette opportunité appelle aussi vigilance et ambition afin de faire en sorte que cette ruée profite d’abord aux Nigérians, que les usines créent des emplois qualifiés, que la transparence remplace les pratiques d’hier, et que le lithium devenienne non pas une malédiction, mais un moteur pour un avenir plus stable et plus diversifié.

Euphrasie Kouassi Yao en Couverture du magazine Ocean's News

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