Johannesburg, souvent désignée comme la ville la plus prospère d’Afrique grâce à sa concentration élevée de millionnaires et d’entreprises, est aujourd’hui confrontée à un défi de taille. La ville a besoin d’un financement d’environ 221 milliards de rands, soit environ 12 milliards de dollars, pour restaurer la crise d’infrastructure de Johannesburg.
Malgré sa richesse apparente avec ses 12 300 millionnaires, 25 centi millionnaires et 2 milliardaires, Johannesburg se trouve dans une situation critique en matière d’infrastructures. Une étude récente du conseil municipal révèle que la ville souffre d’un arriéré massif dans la maintenance de ses infrastructures, incluant des pannes de courant persistantes, des nids-de-poule omniprésents et des pénuries d’eau majeures. En mars 2024, certaines zones de la ville ont été privées d’eau pendant onze jours, aggravant les difficultés des résidents et des entreprises locales.
La crise d’infrastructure de Johannesburg est exacerbée par une instabilité politique chronique. La ville, qui compte environ cinq millions d’habitants, a connu huit changements de maires depuis 2019 en raison de coalitions politiques instables. Cette instabilité a compliqué les efforts pour gérer et financer les projets d’infrastructure nécessaires.
Les pannes d’électricité ont eu un impact économique significatif, avec des pertes quotidiennes estimées à 51 millions de dollars, selon la banque centrale. Cette situation ne se limite pas à des désagréments quotidiens mais engendre également des risques importants pour la sécurité publique et économique. Les routes détériorées, les ponts dangereux et les risques d’inondations sont des préoccupations majeures.
Dernièrement, le conseil municipal a mis en place des augmentations de tarifs de services publics au-dessus du taux d’inflation et a obtenu un prêt de 2,5 milliards de rands de l’Agence française de développement. Toutefois, ces mesures n’ont pas été suffisantes pour surmonter les défis financiers de la ville. De plus, les rapports montrent que Johannesburg a systématiquement échoué à atteindre ses objectifs annuels d’investissement dans les infrastructures hydrauliques depuis 2008.