Technicienne de laboratoire de formation, slameuse par passion, écrivaine par vocation, Josepha Agbessi est une nouvelle plume du roman policier togolais. Elle a déjà conquis un lectorat fidèle avec son premier roman, “Aimer, c’est mourir”.
Derrière son sourire discret, Josepha Agbessi cache une sensibilité aiguisée, une rigueur assumée et un amour profond pour les mots. Cadette d’une fratrie de quatre, elle a grandi dans un univers où les livres remplaçaient les jouets. « Ma mère était une grande lectrice. Très tôt, j’ai compris que j’étais née pour écrire », confie-t-elle.
Après un bac scientifique obtenu en 2015 à Lomé, elle opte pour des études en biologie médicale à l’Université de Lomé. Elle décroche sa licence en 2018 et travaille aujourd’hui dans un centre de santé. Mais c’est en parallèle de ce parcours scientifique qu’elle développe sa fibre littéraire. Déjà au collège, elle griffonne des histoires, s’essaie à la poésie. En première année d’université, elle crée une page Facebook où elle publie ses textes sous forme de chroniques. Un jeu devenu vocation.
Son style se précise, ses ambitions s’affirment. En 2021, elle participe au concours inter-ouest africain “Le livre contre les maux de la cité”. Elle en ressort lauréate avec une nouvelle, “Apparences”, publiée dans un recueil collectif. Cette distinction lui ouvre les portes de l’édition. Une bourse lui permet de publier son premier roman
Josepha Agbessi : « Aimer, c’est mourir « , entre enquête et miroir social
Sorti officiellement en septembre 2024, l’ouvrage “Aimer, c’est mourir” marque ses débuts dans la cour des grands. Ce roman policier met en scène la mort mystérieuse d’Aimée, une jeune femme au charme envoûtant. Entre enquête classique menée par son amie Émilie et investigation occulte orchestrée par sa grand-mère, le récit plonge dans un univers dense où se croisent amour, crime, occultisme, trafic de drogue, viol, mais aussi quête de soi.
Josepha Agbessi assume une écriture engagée. « Ma plume se veut un miroir de la société, un moyen de dire les vérités sans filtre et d’éveiller les consciences », a-t-elle confié à Ocean’s News. L’écrivaine togolaise s’adresse aux jeunes, aux adultes, à ceux qui veulent réfléchir au monde en se laissant emporter par une histoire haletante.
Elle a une passion pour le polar. « Parce qu’il me ressemble. Je suis dramatique, intuitive, logique… Ce genre me permet de canaliser mes émotions et de structurer mes idées », précise-t-elle. Nourrie dès l’adolescence aux intrigues d’Agatha Christie, Josepha Agbessi y trouve un terrain fertile pour exprimer sa vision du monde.
L’auteure rêve d’exporter sa littérature, de faire voyager ses mots. Elle souhaite créer un réseau d’acteurs engagés autour du livre, défendre la lecture, en faire un outil de transformation sociale. Elle travaille déjà à son deuxième roman, en phase de recherche et de documentation.
À côté de l’écriture, elle cultive aussi son art du slam. Elle ambitionne de sortir un album, de prester sur les grandes scènes et de transmettre cette passion aux plus jeunes. Sa plume est multiple, mais son message reste le même : « Écrire pour comprendre, dénoncer, éveiller. »
Congratulations Miss A. Josepha.