La compagnie pétrolière Shell a annoncé, mardi 16 janvier 2024, la conclusion d’un accord de vente portant sur ses activités terrestres dans le delta du Niger au Nigeria, pour un montant de 2,4 milliards de dollars.
Shell se retire partiellement du delta du Niger en vendant ses actifs pétroliers. La décision s’inscrit dans le cadre des efforts continus de la compagnie pétrolière pour réduire son exposition au Nigeria, où l’industrie pétrolière fait face à des critiques persistantes concernant ses impacts environnementaux.
Selon un communiqué de presse de la compagnie pétrolière Shell, l’accord concerne la cession de ses activités terrestres dans le delta du Niger à un consortium d’entreprises, nommé Renaissance, pour un montant total de 2,4 milliards de dollars. Ce consortium est composé de sociétés telles que ND Western, Aradel Energy, First E&P, Waltersmith et Petrolin.
Zoe Yujnovich, directrice du secteur gazier intégré et de l’amont de Shell, a souligné que cette vente marque une étape importante pour l’entreprise au Nigeria. « Cet accord marque une étape importante pour Shell au Nigeria, conformément à notre intention précédemment annoncée d’abandonner la production pétrolière à terre dans le delta du Niger. Cela nous aidera à simplifier notre portefeuille et à concentrer nos futurs investissements disciplinés au Nigeria sur notre position en eaux profondes et en gaz intégré », a-t-il précisé.
Les actifs vendus par la compagnie pétrolière Shell comprennent 15 concessions minières terrestres et trois opérations en eaux peu profondes, principalement détenus par la compagnie pétrolière nationale du gouvernement nigérian, la NNPC. Le gouvernement nigérian, détenant une participation de 55%, doit encore donner son assentiment pour finaliser l’accord.
Les militants du delta du Niger, qui ont longtemps critiqué Shell pour les déversements de pétrole et les impacts environnementaux, envisagent de demander au gouvernement de refuser son approbation si des mesures de remédiation ne sont pas mises en œuvre. « Il serait très préoccupant que les questions évidentes liées à l’héritage, en particulier les questions environnementales et de déclassement, ne soient pas traitées de manière adéquate et transparente avant et pendant une éventuelle cession », a déclaré Ledum Mitee, militant écologiste et ancien président du Mouvement pour la survie du peuple ogoni.
Le delta du Niger au Nigeria, dont les revenus dépendent largement des ressources pétrolières, a été confronté à des années de violence militante et à des tensions exacerbées par la pollution due à l’industrie pétrolière. Les habitants ont souffert de l’accès limité à l’eau propre, des dommages à l’agriculture et à la pêche, et des conséquences sociales de longue date.
Fyneface Dumnamene, directeur du Youths and Environmental Advocacy Centre, a appelé le gouvernement nigérian à exiger un plan de réparation des dommages environnementaux et d’indemnisation des communautés de la part de Shell et des nouveaux acheteurs avant d’accorder les autorisations nécessaires.
La compagnie pétrolière Shell, pour sa part, a assuré que la vente est conçue pour préserver son rôle dans la prise de mesures correctives en cas de déversements passés.
Si l’accord est approuvé, Shell conservera trois filiales au Nigeria, à savoir ses activités en eaux profondes dans le golfe de Guinée, ses activités dans le domaine du gaz industriel et ses activités industrielles dans le domaine de l’énergie solaire, qui ne sont pas incluses dans la transaction avec Renaissance.
