Le Fonds international de développement agricole (FIDA), a annoncé, le vendredi 22 mars 2024, l’établissement d’un Mécanisme de financement multi-donateurs qui permettra de financer l’actuel Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C).
Une avancée majeure dans la lutte contre la triple crise (COVID-19, conflits et climat) qui secoue le Sahel. Le FIDA vient de mettre en place un Mécanisme de financement multi-donateurs dans le but de financer le Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques. En effet, le SD3C vise à aider les petits producteurs et productrices agricoles du Sahel à s’adapter aux changements climatiques tout en accroissant la production alimentaire, et en améliorant les possibilités de revenus et la cohésion sociale des communautés rurales.
Ce nouveau mécanisme, dont le financement s’élève à 100 millions de dollars, permettra d’élargir les activités prévues dans le cadre du programme SD3C dans les pays concernés et de les étendre à d’autres pays. Il deviendra ainsi le principal vecteur d’initiatives et d’investissements du FIDA au Sahel. Il est ouvert aux pays membres du FIDA, ainsi qu’à d’autres entités telles que des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, aux organismes caritatifs et au secteur privé.
« Le Programme SD3C a créé un précédent en offrant une solution innovante de renforcement de la coopération entre les donateurs dans des contextes fragiles. Ce nouveau mécanisme de financement permettra des gains d’efficience et une réduction des coûts identiques à ceux obtenus dans le cadre des mécanismes similaires créés et gérés jusqu’à aujourd’hui. Il permettra également de s’assurer que les mesures qui ont trait à des questions transfrontières et qu’il est préférable de mettre en œuvre au niveau régional bénéficient d’un financement adéquat », a déclaré Norman Messer, Responsable régional du programme SD3C au FIDA.
Approuvé en 2020, le programme SD3C, exécuté sur six ans pour un coût total de 180,4 millions de dollars, a été élaboré à la demande de cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et du Sénégal. Il a vocation à lutter contre la triple crise que traverse la région (changements climatiques, COVID-19 et conflits).
La FAO, le FIDA et le PAM (les trois organismes ayant leur siège à Rome) ont adopté une approche conjointe inédite, dans laquelle les organisations régionales de producteurs se sont vues attribuer des rôles d’exécution et qui a un potentiel colossal, l’objectif étant de toucher 854 750 habitants des zones rurales.
Ce mécanisme se veut une contribution majeure à la lutte contre l’une des causes profondes de l’émigration des jeunes, de l’insécurité alimentaire, des conflits et de l’insécurité dans de nombreuses zones rurales du Sahel, à savoir le manque d’investissement dans la création de débouchés économiques à l’échelle locale.