Quand elle repense à son enfance, Naïma Meralli-Ballou Ismaël sourit. « Je rêvais d’avoir une fabrique de bonbons et de lait concentré », raconte-t-elle. À 37 ans, ce rêve d’enfant a pris une tout autre dimension, celui de faire du chocolat malgache une référence mondiale. Portrait.
Naïma Meralli-Ballou Ismaël est l’une des figures de proue de l’entrepreneuriat à Madagascar. Après avoir bâti un véritable empire de la pâtisserie avec Dité, elle a lancé en 2021 la chocolaterie Sambika, devenue en quelques années une référence en matière de chocolat malgache. Ses créations, qui ont séduit le public lors du Salon du Chocolat de Paris en 2024, continuent aujourd’hui de conquérir les palais les plus exigeants et de porter haut les couleurs de la Grande Île.
Styliste de formation, diplômée d’un master en marketing et management du luxe, Naïma Meralli-Ballou Ismaël entame sa carrière à l’international chez Vogue India, Plazza Athénée aux côtés de Christophe Michalak, puis Paul & Joe. Mais en 2012, elle choisit de rentrer à Madagascar pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Un an plus tard, en 2013, Naïma Meralli-Ballou Ismaël fonde Dité, la première pâtisserie-salon de thé d’inspiration française du pays. Le succès est immédiat. Elle ouvre plusieurs boutiques, restaurants, glacier et service traiteur. Pendant dix ans, Dité devient une référence gastronomique à Antananarivo.
En quête d’un nouveau défi, l’entrepreneure malgache se tourne en 2021 vers le chocolat, une ressource emblématique de son pays. Labellisé « cacao fin » par l’International Cocoa Organization, il est reconnu comme l’un des plus raffinés au monde, mais reste encore trop peu transformé localement.
Naïma Meralli-Ballou Ismaël : fait rayonner le chocolat malgache avec Sambika

Avec Sambika, Naïma Meralli-Ballou Ismaël entend changer cette donne. Ses chocolats, confectionnés à partir de fèves bio de la vallée de Sambirano, se démarquent par leur richesse aromatique assez rare, avec des notes d’agrumes, de fruits rouges et rondeur en bouche.
Tablettes pures à 70 % ou 80 %, bâtonnets garnis de noix de coco, de gingembre ou de cacahuètes, créations audacieuses à base de marmelade de citron, etc. Chaque recette de Sambika célèbre les saveurs de Madagascar.
Quatre ans seulement après sa création, Sambika s’est déjà imposée comme une marque montante. En 2024, ses créations sont remarquées au Salon du Chocolat de Paris puis au SIRHA de Lyon, deux rendez-vous internationaux qui ouvrent de nouvelles perspectives à l’entrepreneur malgache.
Aujourd’hui, Sambika réalise un chiffre d’affaires d’environ 500 000 euros, dont 5 % à l’export, et l’objectif est de positionner Sambika au niveau des grands noms de la chocolaterie mondiale.

Au-delà de la performance économique, Naïma Meralli-Ballou Ismaël défend une vision inclusive et humaine de l’entrepreneuriat. Avec la Sambika School, elle forme et accompagne des femmes dans les métiers du chocolat et de la restauration.
L’entreprise emploie une trentaine de personnes, dont une majorité de femmes, et prend en charge la scolarité des enfants et le suivi médical de ses collaboratrices.
« Ma plus belle récompense, c’est de voir qu’une personne sort de la misère grâce à son travail et qu’elle s’épanouit », affirme l’entrepreneure, qui n’hésite pas à inscrire cet engagement social au dos de ses emballages, avec la photo et le parcours de chaque artisane.