Dix ans après le début de sa première phase, le projet de protection côtière de Blekusu entre dans une nouvelle ère. Le président John Dramani Mahama a lancé, samedi 19 juillet 2025, la seconde phase de ce vaste programme d’ingénierie marine, destiné à endiguer l’érosion dévastatrice du littoral dans la région de la Volta.
Longtemps attendue, la seconde phase du projet de protection côtière de Blekusu, dans le sud-est du Ghana, a été officiellement lancée le 19 juillet 2025. Financé à hauteur de 155 millions de dollars US par la Banque mondiale, ce chantier stratégique s’inscrit dans une réponse concrète aux crises environnementales et humaines qui menacent depuis des années les communautés côtières du sud-est du Ghana.
La protection côtière au Ghana n’est plus une option, mais une urgence. Depuis 2015, les populations riveraines de Blekusu, Agavedzi, Salakope, Amutsinu et Adina vivent sous la menace constante de la mer. La première phase du projet, entamée il y a une décennie, avait permis la construction d’épis sur 4,3 kilomètres de littoral. Cette nouvelle étape, plus ambitieuse, portera les travaux sur 8 kilomètres supplémentaires et ciblera les zones les plus vulnérables.
La cérémonie de lancement à Agavedzi a rassemblé de nombreuses autorités locales, chefs traditionnels, populations affectées et acteurs institutionnels. « La mer ne dévorera plus jamais nos terres », a martelé le président John Dramani Mahama. Un message fort, dans une région où les raz-de-marée destructeurs de 2017 et 2021 ont laissé des cicatrices profondes avec des maisons emportées, des terres agricoles ravagées et des familles déplacées.
L’entreprise Amandi Holding Limited, chargée de la mise en œuvre du projet, réalisera 37 épis pour casser l’énergie des vagues, ainsi que des remblais, la restauration des dunes et d’autres structures essentielles de défense littorale. Mais au-delà des infrastructures, le président Mahama a souligné la dimension intégrée du projet. « Nous mettons en œuvre des projets complémentaires pour améliorer durablement la vie des populations », a-t-il déclaré.
Parmi les réalisations prévues, on compte un marché aux poissons moderne, des unités de transformation et de conservation, des aires de fumage du poisson, une station-service, un parking communautaire, des blocs sanitaires et un système de gestion des déchets. Une approche qui associe protection environnementale et développement économique local.
La relance du projet de protection côtière de Blekusu entre dans la vision régionale du gouvernement ghanéen, portée par le programme WACA (West Africa Coastal Areas), dont le Ghana est un acteur clé. Actuellement en phase d’approbation, WACA ambitionne d’étendre la protection côtière jusqu’à Aflao et de sécuriser les 550 kilomètres de littoral ghanéen, essentiels pour les secteurs de la pêche, du commerce et du tourisme.
Pour les habitants des zones concernées, le lancement du projet de protection côtière de Blekusu marque l’espoir d’une stabilisation après des années de promesses et de catastrophes. Si les travaux se déroulent comme prévu, la région pourrait retrouver à terme une forme de sécurité physique, économique et sociale, jusqu’ici régulièrement remise en cause par les assauts de l’océan.
