La Banque africaine de développement et le Fonds africain de garantie pour les petites et moyennes entreprises (African Guarantee Fund, AGF) ont conclu en fin du mois de mars 2024 à Lomé, la conférence AFAWA Finance Series Togo qui visait à mieux appréhender les besoins de financement des femmes entrepreneures togolaises.
La BAD et l’AGF ont annoncé via un communiqué en date du 8 avril 2024, la conclusion de la conférence AFAWA Finance Series Togo. Organisé sur trois jours, l’événement a mobilisé 180 représentants de l’écosystème financier local, des acteurs clés, chargés de la politique et de la réglementation en faveur de l’inclusion financière des femmes ainsi que des représentants d’institutions financières, de petites et moyennes entreprises, d’incubateurs dirigés ou détenus par des femmes.
La conférence AFAWA Finance Series Togo s’inscrit dans le cadre d’une programmation d’événements organisés à travers l’Afrique pour promouvoir l’accès au financement des entreprises dirigées ou détenues par des femmes. Elle représente une étape importante vers la réalisation de l’objectif ambitieux de financer les entreprises dirigées par des femmes à hauteur de cinq milliards de dollars d’ici à 2026.
Cette rencontre a favorisé le renforcement de la compréhension de l’initiative AFAWA Finance Series Togo, de son mécanisme de garantie, et a démontré l’intérêt commercial pour les institutions financières de mieux cibler les femmes entrepreneures en développant des offres de produits et services sensibles au genre.
En effet, l’objectif était de mieux comprendre les besoins des femmes entrepreneures et de relever collectivement le défi de leur accès aux financements, tout en explorant les opportunités offertes par le programme Garantie pour la croissance, conçu par le Groupe de la Banque africaine de développement par l’intermédiaire de l’Initiative pour promouvoir l’accès des femmes au financement en Afrique (AFAWA) et mis en œuvre par l’AGF.
« L’initiative AFAWA n’est pas uniquement un instrument financier. Elle vise à changer le narratif, les perceptions, à transformer le discours qui qualifie les petites et moyennes entreprises dirigées et détenues par des femmes comme entreprises risquées. AFAWA œuvre pour faire de ces entreprises des opportunités d’investissement substantielles pour les institutions, notamment à travers le programme Garantie pour la croissance, conçu par la Banque », a déclaré Wilfried Abiola, directeur du bureau pays de la Banque au Togo.
Le déficit de financement des petites et moyennes entreprises dirigées ou détenues par les femmes au Togo avoisine 45 millions de dollars. Combler ce déficit est une priorité des autorités togolaises qui entendent renforcer l’autonomisation économique des femmes, dynamiser le secteur privé, et ainsi soutenir une croissance économique inclusive.
« Grâce à l’action du gouvernement, 25% des marchés publics sont aujourd’hui octroyés aux femmes et aux jeunes et, sur le plan économique, le gouvernement a pour objectif de résoudre les problèmes d’accès des femmes et filles au crédit avec la création du Fonds national pour la finance inclusive qui a accompagné plus de 1,2 million de femmes », a indiqué Koffi Gani, directeur de cabinet du ministre togolais de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation.
La Banque africaine de développement, par l’intermédiaire de l’initiative AFAWA, a approuvé environ 1,7 milliard de dollars d’investissements cumulés et 54,5 millions de dollars d’assistance technique, et s’est associée à 96 institutions financières dans 32 pays membres régionaux. Au total, plus de 7 000 petites et moyennes entreprises dirigées ou détenues par des femmes ont bénéficié de son apport en Afrique.
AFAWA est soutenue par l’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We–Fi), des pays membres du G7, à savoir la France, l’Italie, le Canada et l’Allemagne, ainsi que les Pays-Bas et la Suède.