L’utilisation des VPN en Tanzanie est sur le point d’être réglementée. Devenue de plus en plus fréquent en Afrique ces dernières années, l’usage des VPN (Réseau Privé Virtuel) permet de contourner les restrictions mises en place par certains gouvernements qui veulent empêcher les populations de s’exprimer sur les médias sociaux, mais également empêcher certaines personnes malveillantes de s’en servir.
Dans plusieurs pays africains, la société civile s’est vue refuser l’accès à internet à plusieurs reprises pour l’empêcher de s’exprimer et d’alerter la communauté internationale sur ce qui se passe dans leurs Etats. Pour contourner cette mesure, l’utilisation des VPN est l’option priorisée par plusieurs individus.
Ces dernières années, l’utilisation des VPN en Tanzanie a connu une hausse considérable. Pour réglementer son usage, l’autorité de régulation des communications (TCRA) a publié une directive, vendredi 13 octobre 2023, qui invite les particuliers et les entreprises, dont les activités dépendent des VPN, à leur fournir toutes les informations nécessaires, en l’occurrence leur adresse IP (Internet Protocol).
L’utilisation des VPN permet aux utilisateurs de ne pas être repérés lors de leurs navigations en créant une connexion privée entre leurs appareils et le réseau Internet. Ils diminuent ainsi le taux de risque de piratages informatiques, en cryptant l’adresse IP et en octroyant une nouvelle identité en ligne à son utilisateur. Malheureusement, les cybercriminels s’en servent aussi pour commettre leurs méfaits de manière anonyme.
Cette décision de réglementer l’utilisation des VPN en Tanzanie est soutenue par l’alinéa 2 de l’article 16 de la loi sur les communications électroniques et postales de 2020. Il stipule « qu’il est interdit de rendre, de posséder ou de distribuer une technologie, un programme, une application ou tout autre élément connexe qui permet ou aide les utilisateurs à accéder à des contenus interdits ».
Les particuliers et entreprises ont jusqu’au 30 octobre 2023 pour s’exécuter et fournir toutes les informations nécessaires. Passé ce délai, ils s’exposent à une amende d’au moins 5 millions de shillings tanzaniens (environ 1 996 $) ou une peine d’emprisonnement d’au moins douze mois ou les deux.
La Tanzanie est extrêmement regardante sur les incidents informatiques et elle fait d’ailleurs partie des 22 pays africains qui disposent d’équipes nationales de réponse aux incidents informatiques (CIRT). Elle fait également partie des 18 pays africains disposant de stratégies nationales de cybersécurité.
En prenant cette décision d’identifier les utilisateurs de VPN en Tanzanie, les autorités cherchent à garder tout le monde à l’œil, les personnes qui n’ont rien à se reprocher aussi bien que les potentiels criminels afin d’agir efficacement.