Le lancement de l’agence de notation financière africaine, initialement prévu pour 2024, a été officiellement repoussé à 2025. L’annonce a été faite par Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine, lors d’une conférence de presse à Accra le 19 juillet 2024.
Annoncée initialement en 2022 par le président sénégalais Macky Sall, alors à la tête de l’Union africaine, pour une création officielle en 2024, l’agence de notation financière africaine a été une nouvelle fois reportée à 2025. Ce nouveau report d’un an vise à peaufiner les préparatifs nécessaires à la mise en place de l’agence, en particulier la finalisation du plan de travail.
« Nous entrons dans la phase cruciale d’élaboration du plan de travail final pour garantir une mise en œuvre efficace », a déclaré Albert Muchanga. Ce projet, mené par le Mécanisme africain d’évaluation des pairs (MAEP), a pour ambition de fournir une évaluation plus juste des risques financiers sur le continent.
Les agences de notation internationales telles que Fitch, Moody’s et S&P ont souvent été critiquées par les dirigeants africains pour leurs évaluations jugées « arbitraires » du risque d’investissement en Afrique. Ces notations perçues comme sévères ont eu pour conséquence d’augmenter le coût du crédit pour les pays africains, malgré un taux de défaut relativement faible.
Un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de mai 2023 souligne qu’une évaluation plus équitable aurait pu permettre aux pays africains d’économiser près de 75 milliards de dollars, ce qui représente 80% des besoins annuels d’investissement du continent.
L’agence de notation africaine ambitionne de fournir des évaluations impartiales et de réduire les coûts d’emprunt pour les pays africains. « Nous voulons qu’une institution créée par des Africains aide à réduire les risques sur le marché des capitaux africains, afin de permettre des emprunts plus compétitifs », a expliqué Muchanga. Ce projet représente une avancée importante pour l’économie africaine.
Ce projet, qui vise à offrir des évaluations plus justes et à réduire les coûts d’emprunt pour les pays africains, pourrait transformer le paysage financier du continent. L’agence offrira une alternative crédible aux agences internationales.