L’Ouganda s’apprête à devenir un hub technologique régional avec le projet Aeonian, un centre d’intelligence artificielle (IA) souverain et à grande échelle, prévu pour 2026. Installé au sein de la centrale hydroélectrique de Karuma, sur le Nil, le centre ambitionne de transformer le traitement des données en Afrique de l’Est pour consolider la souveraineté numérique de la région.
Synectics Technologies, en partenariat avec Schneider Electric, lance le projet Aeonian, destiné à créer un centre d’intelligence artificielle en Ouganda.
Ce projet devra regrouper modules d’IA et le supercalculateur USIO, développé avec le soutien de NVIDIA, MDCS.AI et Automation NV. Capable de délivrer jusqu’à 10 MW de puissance, le supercalculateur exploite la plateforme GPU Blackwell de NVIDIA et est conçu pour traiter de vastes volumes de données, adaptables à divers usages : recherche scientifique, santé, sciences de la vie et enseignement supérieur.
Selon Oladele Oyekunle, directeur général de Synectics Technologies, « En numérisant l’énergie propre grâce à des infrastructures de pointe, nous donnons aux pays africains les moyens de contrôler leurs données de manière responsable, durable et souveraine ».
Le centre IA Ouganda sera alimenté par l’énergie propre de la centrale de Karuma et refroidi par l’eau du Nil. Il bénéficiera d’une connectivité haut débit via un réseau de fibres optiques de 2 500 km reliant l’Ouganda aux câbles sous-marins du Kenya et de la Tanzanie. Le déploiement se fera progressivement dès 2026, avec un premier module d’IA, et s’étendra jusqu’à atteindre la pleine capacité prévue pour 2028.
Aujourd’hui, environ 98 % des données africaines sont traitées hors du continent, limitant l’autonomie technologique. Le projet Aeonian vise à retenir la puissance de calcul critique en Afrique, pour permettre aux institutions locales de développer des modèles d’IA adaptés aux langues et contextes africains.
À terme, le centre IA Ouganda pourrait faire de l’Ouganda un centre d’excellence technologique en Afrique de l’Est. Le projet soutient la formation des compétences locales, favorise le développement durable des infrastructures numériques et réduit la dépendance du continent aux données traitées à l’étranger.
