Ce mardi 19 janvier 2021 à Limbé, les rencontres du groupe D se joueront sous haute sécurité. En effet, les séparatistes de la république virtuelle autoproclamée d’Ambazonie ont menacé la CAF de représailles en cas tenu de match sur cette partie du Cameroun.
Débuté le 16 janvier dernier, le CHAN Cameroun 2020 jusque-là se déroule sans incident. Hier lundi 18 janvier, les rencontres du groupe C ont eu lieu avec la victoire du Maroc sur le Togo (1-0) et un match nul entre le Rwanda et l’Ouganda (0-0). Mais, après le protocole sanitaire qui concentre l’essentiel des inquiétudes des organisateurs de la compétition, le volet sécuritaire va être au centre des préoccupations pour cette quatrième journée de la compétition. Limbé, la troisième ville, après Yaoundé et Douala, à accueillir les matches du CHAN, risque d’avoir des allures de forteresses ce mardi.
Il y a moins d’une semaine en effet, les rebelles séparatistes ambazoniens ont écrit une lettre sans équivoque adressée directement à Constant Omari, président de la Confédération africaine de football par intérim, menaçant les rencontres qui se dérouleront dans cette partie du pays. « Nous vous écrivons au sujet de l’organisation prévue du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) (…) Nous sommes conscients que certaines équipes, notamment dans la poule D, composée de la Zambie, de la Guinée, de la Namibie et de la Tanzanie, ont été programmées pour jouer sur le territoire de l’ancien Cameroun du Sud sous l’administration britannique, maintenant nommé, Ambazonie. (…) Nous attirons par cette lettre votre attention, celle de la FIFA et de la CAF, de toutes les équipes jusqu’ici programmées pour jouer à Umbe, et de tous les spectateurs potentiels, que tout le territoire d’Ambazonie, y compris Limbé, est une zone de guerre et non propice à aucun match international en ce moment », indiquait la note signée par le “Ambazonia Governing”.
S’appuyant sur les garanties des autorités camerounaises, la CAF n’entend pas reculer
Très inquiet après la réception de ce courriel, le président de la CAF, Constant Omari, se veut rassurant, s’appuyant sur les garanties des autorités camerounaises, après une audience avec le chef de l’État camerounais. « J’ai rencontré le président Paul Biya et nous avons évoqué cette situation », a-t-il confié à nos confrères de RFI, le 15 janvier à la veille du début du CHAN. « Je peux vous assurer qu’il nous a donné toutes les garanties pour que la compétition se passe bien sur le plan sécuritaire et que Limbé soit sécurisée », a-t-il conclu.
La veille pourtant, des voitures ont explosé non loin du stade de Limbé Buea. L’action n’a pas fait de victime et n’a pas été revendiquée. Mais cela a suffi à rendre l’atmosphère plus pesante et à pousser beaucoup de gens à s’interroger sur la pertinence de se rendre au stade.
Pour que tout se passe bien, la CAF a promis des convois sécurisés au-delà du dispositif sécuritaire impressionnant qui sera mis en place pour éviter un nouveau épisode de « Cabinda » : le 8 janvier 2010, alors qu’il se rendait à Cabinda, enclave angolaise située entre le Congo-Brazzaville et la RDC, pour y disputer la Coupe d’Afrique des Nations, le bus de l’équipe de football du Togo était mitraillé. Bilan : deux morts, neuf blessés dont deux graves. Tous les observateurs craignent donc qu’un épisode similaire se produise.
Malgré toutes les garanties données par les autorités Camerounaises, l’atmosphère sera lourde tout de même ce mardi à Limbé.
Source : rfiafrique