L’ingénieur nigérian Jacob Azundah a conçu une machine à fabriquer du gari. Baptisée Aevhas, cette machine automatise tout le processus de fabrication de cette semoule très prisée dans la sous-région ouest-africaine.
Bien que très consommé partout dans l’Afrique de l’ouest, produire du gari demande des ressources financières et beaucoup de travail. Pour abréger ce processus, l’ingénieur Jacob Azundah a inventé Aevhas. Cette machine transforme le manioc en semoule qu’on appelle gari dans la sous-région.
Elle est dotée d’une unité qui broie et tamise la matière première à l’aide d’un pulvérisateur, la décomposant en petites particules qui sont recueillies dans une chambre. De là, ces particules sont séparées et triées. La machine embarque deux modes de chauffage, le charbon et le gaz domestique.
L’objectif poursuivi par Jacob Azunda avec son invention est de proposer un appareil qui rend moins pénible le processus de fabrication du gari. Selon lui, cela pourrait amoindrir les obstacles à la rentabilité de la filière manioc.
« Beaucoup seront encouragés à revenir à l’agriculture en raison de la simplicité de la production du gari, et nous pouvons ainsi réduire considérablement les niveaux de pauvreté et de faim. Nous espérons qu’une augmentation du nombre de cultivateurs de manioc permettra d’assurer la sécurité alimentaire au Nigeria », a-t-il expliqué.
Le processus de production du gari est long et fastidieux. Il comprend l’épluchage de la racine de manioc, le lavage, le calibrage, le pressage pour obtenir de l’amidon, l’élimination de l’eau, le tamisage et enfin la friture. Les machines conventionnelles peuvent jusqu’à 4 heures pour produire une petite quantité de gari.
« Cela décourage beaucoup de gens de se lancer dans la transformation du manioc, dans un contexte où la plupart des cultivateurs restent attachés à la méthode de transformation manuelle », a ajouté l’ingénieur.
L’avantage d’Aevhas est donc d’être plus rapide que les méthodes traditionnelles. La machine permet d’obtenir le gari en une vingtaine de minutes. Elle réduit ainsi le temps de fabrication et contribuera à l’augmentation des rendements et des revenus des producteurs locaux.
Jacob Azundah lauréat du prix APEI
Jacob Azundah aspire à commercialiser sa machine auprès des petites entreprises communautaires et des producteurs industriels. Le 18 février 2021, il a remporté l’Africa Prize for Engineering Innovation. Cela devrait lui permettre d’atteindre plus aisément la clientèle visée.
Il devra toutefois tenir compte de la concurrence qui est quelque peu rude. Cette dernière est composée d’initiatives des gouvernements et de projets d’entrepreneurs proposant des unités et des machines similaires pour la transformation du manioc.