À trois mois de l’élection Fécafoot 2025, prévue le 29 novembre, l’avenir de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football reste plus incertain que jamais.
L’ancien capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o, élu en décembre 2021 à la tête de la Fécafoot, se trouve aujourd’hui confronté à un véritable casse-tête juridique et politique qui pourrait l’empêcher de briguer un second mandat lors de l’élection Fécafoot 2025.
Le problème majeur réside dans une condamnation pour fraude fiscale prononcée en Espagne en 2022. Selon les statuts de la Fécafoot adoptés en juillet 2021, qui régissent encore le scrutin aux yeux du ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, toute personne condamnée par une juridiction nationale ou internationale est inéligible. Or, Eto’o a été reconnu coupable et condamné à vingt-deux mois de prison avec sursis, ce qui pourrait le disqualifier pour le scrutin de 2025.
Pourtant, une réforme des statuts de la Fécafoot, adoptée le 16 novembre 2024, aurait pu permettre à Samuel Eto’o de contourner ce verrou juridique. Les nouveaux textes autorisent un individu ayant fait l’objet d’une condamnation à briguer un poste à la Fédération, sauf si la peine est définitive et privative de liberté sans sursis supérieure à trois mois. Une porte ouverte pour l’ancien attaquant du FC Barcelone, mais qui reste théorique, car ces modifications n’ont pas encore été validées par le ministère des Sports, comme l’exige la loi camerounaise sur les activités physiques et sportives.
« À date, aucun texte de la Fécafoot n’a satisfait cette exigence depuis l’élection du Bureau exécutif actuel », souligne le ministre. Faute de cette validation, seuls les statuts de 2021 sont considérés comme applicables, plaçant Eto’o dans une situation délicate à quelques semaines de l’élection Fécafoot 2025.
L’ancien attaquant se retrouve donc face à un choix risqué : organiser les élections sur la base des textes de 2021 et se déclarer inéligible, ou s’appuyer sur les statuts de 2024 et prendre le risque de voir le processus électoral annulé. Dans les deux scénarios, ses adversaires semblent prêts à exploiter la moindre faille pour contester sa candidature ou sa réélection.
Au-delà de la personnalité de Samuel Eto’o, c’est la gouvernance et la stabilité de la Fécafoot qui sont en jeu. À l’approche de l’élection Fécafoot 2025, le football camerounais se retrouve plongé dans une incertitude institutionnelle où chaque décision pourrait avoir un impact durable sur l’avenir de l’instance dirigeante.
