L’ancien président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Issa Hayatou, est décédé le 8 août 2024 à Paris, juste un jour avant son 78e anniversaire.
Le football africain pleure la disparition de l’un de ses plus grands architectes. Issa Hayatou, l’ancien président de la Confédération Africaine de Football (CAF), est décédé, jeudi 8 août 2024 à Paris, à l’âge de 77 ans. Le Camerounais a consacré 30 ans de sa vie au football continental et est devenu au fils des ans une figure emblématique du sport.
Né le 9 août 1946 à Garoua, dans le nord du Cameroun, Issa Hayatou a dédié une grande partie de sa vie au football africain. Pendant près de 30 ans, il a présidé la Confédération Africaine de Football (CAF) et transformé profondément le paysage footballistique du continent.
Sa carrière sportive a commencé dans l’athlétisme, où il se fait remarquer sur 400 et 800 mètres, avant de se tourner vers le football et le basket-ball. Hayatou devient rapidement une figure centrale du football camerounais. Il passe de secrétaire général de la Fédération camerounaise de football à président de la CAF en 1987, après le décès de Ydnekatchew Tessema.
Son mandat à la tête de la plus grande instance du football africain a été marqué par une influence considérable, mais aussi par des controverses. Souvent qualifié de « dictateur du football africain », il est accusé de décisions autoritaires et de corruption. Son refus de déplacer les matchs lors de la CAN 2010 après la fusillade contre l’équipe du Togo est un exemple des critiques qu’il a affrontées.
Plusieurs s’accordent à dire que le camerounais a toutefois été à la base de plusieurs avancées du football sur le continent, telles que la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud et la création de la Ligue des champions de la Confédération Africaine de Football (CAF) en 1997.
Issa Hayatou : Quel héritage ?
En 2017, à la surprise générale, Issa Hayatou perd les élections pour sa propre succession à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF). Face à Ahmad Ahmad, un challenger relativement inconnu, Hayatou, trop confiant, n’avait ni mené de campagne ni présenté de programme. Le 16 mars 2017, le « dictateur du football africain » est défait par le Malgache (34 voix contre 20), soutenu par de nombreux pays non-francophones et, en arrière-plan, par le président de la FIFA, Gianni Infantino.
Malgré sa défaite face à Ahmad Ahmad, Issa Hayatou demeure une figure emblématique dont l’impact est indéniable. À la tête de la CAF, il a contribué à une importante croissance de l’instance, notamment grâce aux revenus des droits TV. Il est resté président d’honneur de la Confédération Africaine de Football (CAF) jusqu’à son décès et a continué à influencer le football africain en coulisses.
Issa Hayatou laisse derrière lui un héritage complexe, fait de succès et de controverses. Sa mort met fin à une période charnière de l’histoire du football africain. Certains se souviendront de lui comme d’une personne ayant pris “en otage” la CAF pendant plus de deux décennies, tandis que d’autres le verront comme l’homme qui a insufflé un nouvel élan au football sur le continent dans les années 90, avec toute la grandeur et les contradictions que cela implique.