La banque française Société Générale a annoncé, le 30 juillet 2024, la signature d’un accord pour transférer la totalité de sa participation de 93,43 % dans Société Générale Bénin à l’État béninois.
Société Générale continue de réduire son empreinte en Afrique. La banque française a cédé ses filiales béninoises et togolaises. L’accord, signé le mardi 30 juillet 2024, transfert la totalité de la participation de 93,43 % de la banque dans Société Générale Bénin à l’État béninois, incluant également la succursale togolaise affiliée à cette entité.
Cette décision fait partie d’une série de mouvements de la part de Société Générale, qui réduit progressivement sa présence sur le continent africain depuis ses débuts dans les années 1960. Ce désengagement est soumis à l’approbation des autorités compétentes et pourrait transformer le secteur bancaire béninois, potentiellement par la création d’une banque publique ou la vente à un investisseur privé.
Les données de la Commission bancaire de l’UEMOA révèlent que l’État béninois possède actuellement 25,9 % des parts dans le secteur bancaire, en nette augmentation par rapport aux 9,5 % observés il y a quatre ans. Malgré une contribution modeste de Société Générale au Bénin qui représente seulement 33 milliards d’euros dans un produit net bancaire continental de 2 milliards d’euros, cette vente est un changement important dans la dynamique bancaire régionale.
Au Togo, les données indiquent que la succursale de Société Générale représente une part minime du marché du crédit et des dépôts, avec une présence de seulement 2 %. La cession devrait entraîner une perte comptable d’environ 25 millions d’euros (16,4 milliards FCFA) pour Société Générale au troisième trimestre de 2024. La transaction devrait toutefois améliorer le ratio de fonds propres durs (CET 1) de la banque de 2 points de base.
Cette réorientation de Société Générale s’inscrit dans un contexte plus large de réduction des activités africaines des banques françaises, en réponse à des normes de régulation plus strictes en Europe. La banque vise à optimiser son portefeuille et à renforcer sa position financière globale.
Des mouvements similaires pourraient survenir dans les mois à venir, avec des cessions potentielles prévues au Ghana, au Cameroun et en Tunisie, tandis que des marchés comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal pourraient également voir des ajustements dans la présence de Société Générale.