En Côte d’Ivoire, le gouvernement va en guerre contre les cliniques clandestines afin d’assainir le secteur et de permettre aux populations de se soigner en toute sécurité. L’objectif est d’atteindre « zéro clinique illégale d’ici 2025 ».
Le gouvernement ivoirien vient d’engager des actions vigoureuses pour lutter contre les cliniques clandestines. L’initiative vise « zéro clinique illégale d’ici 2025 ». Le gouvernement qui déroule un plan d’investissement de plus de 1 000 milliards de FCFA dans le secteur de la santé sur tout le territoire, envisage d’offrir un dispositif sanitaire plus organisé et efficace aux populations. Il mène dans le même temps des actions pour mettre fin à la prolifération de ces cliniques clandestines.
Les autorités ivoiriennes estiment que l’exercice illégal de la médecine peut faire grand mal à la population et virer dans certaines situations à la boucherie. À en croire les chiffres disponibles, plus de 80 % des structures dans le secteur privé ne respectent pas toujours les normes en vigueur.
Selon des estimations données par la Direction des établissements privés et des professions sanitaires (DEPPS), 40% des prestations sanitaires sur le plan national sont délivrées par le secteur privé, ce taux atteindrait 60% à Abidjan, soit une moyenne de 50%. D’où l’importance et l’urgence d’assainir le secteur et permettre aux populations d’avoir accès aux services de santé de qualité. Une police sanitaire a été créée au sein du ministère en charge de la Santé. Elle a pour mission d’appuyer les activités de prévention, de surveillance et de contrôle, des services d’inspection et de contrôle du ministère en charge de la santé. Elle traite les fraudes et les infractions à la législation et à la réglementation sanitaires.
Le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, entre autres actions, a pris, le 23 décembre 2020, l’arrêté N°316/MSHP/CAB qui interdit aux établissements sanitaires privés qui ne disposent pas de blocs opératoires de pratiquer des accouchements.
En octobre 2022, le gouvernement a lancé l’opération « Zéro clinique illégale d’ici 2025 ». Cet objectif sur le terrain se traduit par l’intensification de la traque de ces établissements à Abidjan et à l’intérieur de pays. À titre d’exemple, 46 établissements sanitaires privés ont été fermés à l’issue de contrôles effectués, du lundi 27 février au vendredi 3 mars 2023, dans la région du sud-Comoé, par la DEPPS. Dans la région du Cavally, sur 123 cliniques visitées du 18 au 22 mars 2024, 118 ont été fermées.
Il faut noter qu’au terme du Conseil des ministres du 6 décembre 2023, le gouvernement a annoncé la fermeture de 1022 structures sanitaires privées ne disposant d’aucun document administratif et exerçant dans l’illégalité.