Des décès liés au VIH/Sida sont enregistrés chaque minute dans le monde, et cela, depuis des décennies. Selon le rapport annuel de l’Onusida sur l’état de la pandémie publié, jeudi 13 juillet 2023, 630 000 décès ont été recensés en 2022. Mais, dans plusieurs pays du monde, africains notamment, des progrès dans la lutte contre le VIH/Sida sont enregistrés.
Au cours de l’année 2022, environ 3 600 personnes étaient infectées chaque jour par le VIH/Sida. L’Afrique subsaharienne, à qui revient la moitié des personnes séropositives, a du chemin à faire dans la lutte contre l’épidémie. Cependant, c’est également la seule région du monde qui a effectué les plus importants progrès.
Contrairement à l’Europe de l’Est, l’Asie centrale, le Maghreb et l’Afrique du Nord où les contaminations sont de plus en plus nombreuses, les résultats obtenus dans certains pays africains depuis 2010, sont encourageants. Ainsi, près de 60 % de diminution a été enregistrée en Afrique australe et près de la moitié en Afrique de l’Ouest. De bons résultats que l’Onusida trouve encore insuffisants pour vaincre l’épidémie d’ici à 2030. De manière générale, des mesures comme le dépistage, l’accès aux traitements, etc., connaissent une amélioration, mais pas assez vite pour mettre fin à l’épidémie de VIH/sida d’ici à 2030. Un point sur lequel l’Onusida alerte depuis plusieurs années.
Dans son rapport, l’agence revient sur les mesures de lutte contre le VIH/Sida et recommande à tous les pays du monde de suivre la voie des pays comme le Botswana, Rwanda, l’Eswatini, Tanzanie et Zimbabwe. Ces pays qui ont obtenu les meilleurs résultats, ont déjà atteint les objectifs dits « 95-95-95 » : 95% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, 95% de ces personnes suivent un traitement antirétroviral vital et 95% des personnes sous traitement ont une charge virale supprimée et ne transmettent donc plus le virus. Seize autres pays, dont huit en Afrique subsaharienne, la région où vivent 65% des personnes séropositives, sont sur le point d’atteindre le niveau de ces pays exemplaires.
Que retenir des actions de lutte contre le VIH/Sida encouragés par l’Onusida ?
Dans ce rapport intitulé « La voie pour mettre fin au Sida », l’Onusida rappel que ces pays africains modèles ont basé leurs programmes sur les communautés et ne stigmatisent pas les populations les plus à risques, comme les homosexuels, les travailleurs du sexe ou les usagers de drogues. Ils accordent aussi de l’importance aux initiatives qui s’attaquent aux inégalités et qui surtout bénéficient d’un financement à la hauteur. Lorsque « les dirigeants ignorent, isolent et criminalisent les personnes vivant avec le VIH ou exposées à un risque de contamination, les progrès de la riposte au sida sont entravés et de plus en plus de personnes contractent le virus », souligne l’Onusida.
Enfin, l’agence rappelle que la lutte contre le VIH/Sida est possible si la volonté politique et l’argent qui va avec sont au rendez-vous. Car, les outils sont disponibles pour mettre un terme à l’épidémie. En effet, 20,8 milliards de dollars ont été dépensés dans le monde en 2022 et 2,6% de moins qu’en 2021. Pour l’atteinte des objectifs, il en faudrait 30 en 2025.