Pendant plus d’un an et demi, Mamoutou Touré dirigeait le football malien derrière les murs d’une prison. Le 22 avril 2025, la figure centrale du sport national, a quitté la Maison centrale d’arrêt de Bamako après 622 jours de détention provisoire.
À 67 ans, celui que l’on surnomme parfois “Bavieux” n’est pas un inconnu des coulisses internationales. Ancien membre du Conseil de la Fifa, président de la Fédération malienne de football (Femafoot) depuis 2019, Mamoutou Touré a été réélu en 2023… alors même qu’il était déjà en prison.
L’ancien membre du conseil de la FIFA est inculpé pour atteinte aux biens publics, faux et usage de faux, ainsi que complicité. Il est poursuivi pour des faits remontant à son passage à l’Assemblée nationale entre 2013 et 2019, où il officiait comme directeur administratif et financier. Ce dernier est soupçonné, aux côtés de l’ex-président de l’Assemblée Issaka Sidibé, d’avoir participé à un détournement de près de 28 millions de dollars. Une enquête encore en cours, que les autorités maliennes veulent approfondir.
Mais la justice ne l’a pas empêché de garder les rênes du football malien. Un paradoxe qui a nourri plusieurs débats à l’annonce. Libéré le 22 avril 2025, la sortie de Mamoutou Touré s’est faite discrètement, sans triomphe ni déclaration.
Cette libération intervient alors que les tensions augmentent entre la Femafoot et le ministère des Sports. Ces tensions sont liées à un audit demandé pour la période 2020-2024. La Fédération affirme qu’elle est financièrement indépendante de l’État. Elle refuse donc tout contrôle qu’elle considère comme trop intrusif.