Mounou Désiré Koffi, artiste ivoirien de 26 ans, réalise des tableaux à partir de restes de téléphones mobiles. Il est aujourd’hui l’une des figures les plus importantes de l’art contemporain en Côte d’Ivoire.
Né en octobre 1994 à Buyo, en Côte d’Ivoire, Mounou Désiré Koffi est un jeune artiste ivoirien. Il redonne vie aux claviers des anciens téléphones. Le jeune artiste semble avoir eu depuis toujours un chemin tout tracé dans le monde de l’art. Passionné de dessin depuis l’enfance, il gagne un concours d’art à l’âge de 7 ans.
Après ce sacre, son orientation scolaire est toute trouvée. Après un baccalauréat artistique au Lycée d’enseignement artistique (LEA) d’Abidjan où il sort major de sa promotion, Mounou Désiré Koffi intègre les Beaux-Arts de la même ville pour y décrocher une licence. Après ses études, c’est sans attendre qu’il participe à des expositions dans son pays la Côte d’Ivoire.
Hypersensible à la cause environnementale et aux problématiques de son époque : donner une seconde vie aux objets jetés, se jouer de la technologie high-tech sont pour lui une évidence. Claviers et écrans dessinent des silhouettes humaines insérées dans des décors urbains réalistes et hauts en couleurs. Si sa démarche est résolument écologique, le résultat n’en est pas moins ultra esthétique, offrant des reliefs originaux et un regard bienveillant sur les rues de Dakar ou d’Abidjan.
S’inspirant du Pop Art, les réalisations de Mounou Désiré Koffi allient art, recyclage et écologie. Ses œuvres résiduelles et originales se veulent une critique de la société de consommation où le temps de vie d’un objet est équivalent à celui d’une batterie de smartphone. Son message est de responsabiliser le consommateur sur l’empreinte qu’il laisse sur la planète. « Les gens s’amusent à regarder leur tout premier téléphone collé sur la toile. On se souvient tous de sa première marque, de son premier portable, sans savoir où il se trouve actuellement », lance l’artiste.
« Dans les portraits d’enfants, j’essaie de capter l’expression des visages, pour écrire leur propre histoire », détaille Mounou Désiré Koffi. « Quant aux embouteillages, on y est confronté tous les jours ! Les voitures dégagent énormément de fumée. À travers mes toiles, je voudrais que les gens prennent conscience de cette pollution », ajoute-t-il.
L’artiste ivoirien définit ainsi une de ses missions : Crier au secours pour alerter les autorités sur les difficultés du peuple et la catastrophe écologique en cours. Une vingtaine des réalisations de Mounou Désiré Koffi sont actuellement exposées à Paris et regroupées sous le nom Abidjan 2.0.