Le Niger a achevé l’installation de 1 031 kilomètres de fibre optique dans le cadre du Projet de dorsale transsaharienne, un chantier financé à hauteur d’environ 28 milliards de francs CFA grâce au soutien du Fonds africain de développement et à une participation de l’État. L’opération comprend également la construction d’un data center national de niveau Tier III, destiné à renforcer l’écosystème numérique du pays.
Le Niger avance à pas de géant dans sa transition numérique. Le gouvernement Nigérian a mis en service l’un des projets d’infrastructures télécoms les plus structurants de la région, une dorsale de plus de mille kilomètres qui doit transformer la connectivité nationale et l’intégration du pays dans les réseaux régionaux. Avec la pose de plus de 1 000 kilomètres de câble, Niamey met en place une dorsale numérique destinée à améliorer l’interconnexion régionale, à réduire le coût de l’accès à Internet et à renforcer la digitalisation des administrations et des entreprises nigériennes.
Le chantier, connu sous le nom de Projet de dorsale transsaharienne à fibre optique (DTS), repose sur deux volets complémentaires : la construction d’un réseau national et transfrontalier de 1 031 km de fibre optique et la mise en place d’un data center national de niveau Tier III. Le budget global est estimé à 43 millions d’euros, soit environ 28,2 milliards de francs CFA, financés essentiellement par le Fonds africain de développement (guichet concessionnel de la BAD) avec une participation financière de l’État nigérien.
Le tracé a été conçu pour connecter le Niger à cinq frontières stratégiques. La dorsale relie Arlit à Assamaka jusqu’à la frontière algérienne et renforce l’ouverture vers le nord. Une seconde liaison relie Diffa à N’Guigmi pour aboutir au Tchad. Une troisième section part de Zinder pour rallier Magaria et rejoindre le Nigeria. Une quatrième traverse Niamey, Dosso et Gaya avant d’atteindre le Bénin. Une dernière s’étend de Niamey jusqu’à Makalondi pour relier le Burkina Faso. Ce maillage positionne le Niger comme un futur corridor de transit de données au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Fibre optique Niger : une traversée du pays pensée pour l’interconnexion régionale
Lancé officiellement en 2017 puis réellement déployé sur le terrain à partir de 2021, le projet a connu une accélération au cours des dernières années. Les autorités ont confirmé que le taux d’exécution frôle les 97 %, avec la réception provisoire de plusieurs tronçons et l’achèvement imminent des installations du data center. Le ministère en charge de l’Économie numérique annonce que la mise en service complète interviendra dès la finalisation des derniers tests techniques.
Ce réseau national devrait améliorer la qualité de l’Internet en offrant des débits plus élevés, des temps de latence réduits et une meilleure résilience des services. La nouvelle dorsale permettra également de réduire le coût du transit grâce à une interconnexion directe avec plusieurs pays voisins. Le data center national doit, pour sa part, favoriser la souveraineté numérique en hébergeant localement les données administratives et privées, tout en ouvrant la voie à de nouveaux services numériques et à des activités de sous-traitance informatique.
Plusieurs enjeux demeurent, notamment la capacité à assurer la maintenance continue de la fibre, la sécurisation des installations et l’alimentation stable du futur data center dans un contexte énergétique parfois contraignant. La réussite du projet dépendra également de la capacité des opérateurs et des pouvoirs publics à étendre les usages numériques, à démocratiser l’accès et à accompagner les entreprises dans l’adoption des nouveaux services.
Avec plus de 1 000 kilomètres de fibre désormais opérationnels et un data center en cours de finalisation, le Niger se dote d’une infrastructure numérique capable de soutenir sa modernisation et de renforcer son rôle dans la connectivité régionale.
