La culture est un rouage de l’émergence panafricaine et Yusuff Aina Abogunde, artiste nigérian, est l’un de ces fils d’Afrique dont l’art décomplexé séduit les amateurs au Nigeria avant de conquérir le reste du continent. Téléchargez le nouveau numéro du magazine Ocean’s News.
Peindre sur des corps, y laisser entrevoir les contours d’une souffrance ou tout autre sentiment sur des surfaces non plates, c’est l’art de Yusuff. « J’ai développé une forme d’art nommé anaïsme. Cela prend souvent la forme de lignes dessinées sur des toiles, murs ou des corps humains », a expliqué l’artiste à la rédaction du magazine Ocean’s News.
Découvert il y a cinq ans à l’occasion d’un Fashion Week à Lagos, Yusuff Aina Abogunde ne cesse de gravir les échelons dans l’univers de l’art afro. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le jeune modéliste tire son inspiration de plusieurs sources. « L’artiste martiniquais Jean-Michel Basquiat m’a énormément inspiré. Il a contribué à donner beaucoup de consistance. Je me suis beaucoup reconnu dans l’art qu’il exerçait », indique-t-il.
Yusuff Aina Abogunde, des lignes à l’infini
Le rêve de Yusuff Aina Abogunde est égal à son talent qui n’a pas tardé à provoquer autant l’admiration que la curiosité de ses fans nigérians. « Dans mon pays, vous avez une très forte concurrence. Les Nigérians peignent dans les rues, développent un art unique. Il faut dire que l’art reste un domaine à partir duquel nous pouvons tirer notre épingle du jeu socialement », analyse-t-il.
Mais, pour Yusuff Aina Abogunde, le rêve est sans limites. « Tout est allé très vite ces dernières années. J’ai perfectionné mon art en 2016, mais c’est en 2019 que j’ai connu un vrai décollage dans les arts visuels à la suite d’une rencontre fortuite », se remémore-t-il.
L’art du Blackness
Cet artiste de 25 ans qui est né et a grandi à Lagos, au Nigeria, s’est donné un objectif : défendre la noblesse du courant qu’il a lui-même nommé ‘’la Blackness’’. « Partout dans le monde, j’ai la conviction que les Afros réagissent différemment d’un point de vue émotionnel sur chaque actualité. L’expression de nos émotions, diffère par rapport à nos voisins de ce monde », dit-il.
À travers une exposition de l’artiste en 2020 sur le web et une centaine de tableaux et œuvres exposées, Yusuff avait déclaré : « Je ne veux pas tomber dans un afro-optimisme béat. À travers l’art, nous pouvons être critiques sur notre continent. Mais il faut que cette expression soit maîtrisée par les enfants d’Afrique », résume-t-il.
Yusuff Aina Abogunde est en tout cas un digne fils du continent et un ambassadeur prometteur de son art sans limites.