Pour la première fois, un vaccin antipaludique pour bébés a reçu l’approbation des autorités médicales suisses, dans le cadre d’une procédure accélérée menée en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette innovation pourrait changer la donne en Ouganda, où le paludisme reste la première cause de mortalité infantile.
En Ouganda, où le paludisme reste la première cause de décès chez les enfants, une nouvelle lueur d’espoir apparaît. Les autorités médicales suisses ont approuvé le premier vaccin antipaludique pour bébés. Cette décision prise en juillet 2025 ouvre la voie à une protection adaptée aux nourrissons jusque-là exclus des traitements classiques.
Jusqu’à présent, les traitements et vaccins disponibles ne convenaient qu’aux enfants plus âgés, excluant les nourrissons et les bébés de moins de 5 kilos. Cette absence de solution adaptée entraînait des risques de surdosage, le foie des nouveau-nés n’étant pas suffisamment développé pour supporter les mêmes posologies.
Le vaccin antipaludique pour bébés, baptisé Coartem Baby (ou Riamet Baby selon les pays), est une version faiblement dosée d’un antipaludique déjà largement utilisé pour d’autres groupes d’âge. Il associe deux principes actifs, offrant un traitement efficace et sécurisé pour les nourrissons de moins de six mois.
« Nous recevons désormais de nombreux enfants de moins de six mois atteints de paludisme. Certains naissent avec la maladie, d’autres contractent une infection durant la période néonatale. Le traitement était complexe, car les doses disponibles concernaient les enfants de 5 à 14 kilos, alors que ces nouveau-nés pèsent souvent entre 2,5 et 4,5 kilos », a expliqué la pédiatre Jane Nabakooza, du Programme de contrôle du paludisme en Ouganda.
Pour les experts, ce vaccin antipaludique pour bébés répond à une lacune critique dans la prise en charge du paludisme infantile. « Jusque-là, les médecins devaient se baser sur des estimations. Le manque de précision dans les dosages favorisait l’émergence d’une résistance antipaludique, compromettant l’efficacité des traitements existants », alerte Patience Akumu, du partenariat Roll Back Malaria (RBM).
Avec cette formule adaptée, les médecins disposent enfin d’un outil fiable pour protéger les nourrissons contre une maladie qui tue chaque année des centaines de milliers d’enfants en Afrique.
Selon le Malaria Consortium, basé à Londres, ce nouveau vaccin ne sera pas réservé à l’Ouganda. Il sera progressivement déployé dans plusieurs pays fortement touchés par la maladie : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Kenya, Malawi, Mozambique, Nigeria et Tanzanie.
L’approbation du Coartem Baby constitue ainsi un pas décisif vers une sécurité sanitaire renforcée en Afrique, où le paludisme continue de représenter un défi important pour la santé publique et le développement.