La juge béninoise Reine Alapini Gansou est la nouvelle deuxième vice-présidente de la Cour pénale internationale (CPI). Elle a été élue au cours d’une séance plénière qui s’est déroulée au sein de l’institution, lundi 11 mars 2024.
L’Afrique occupe toujours une bonne place à la Cour pénale internationale. Reine Alapini Gansou siège désormais à la présidence de cette institution judiciaire. La juge béninoise a été élue deuxième vice-présidente à la faveur d’une séance plénière. La juge japonaise Tomoko Akane a été élue présidente et le juge Rosario Salvatore Aitala, premier vice-président de la Cour.
Née le 11 août 1956 à Abidjan en Côte d’Ivoire, Reine Alapini Gansou est une juge à la Cour pénale internationale. Elle est diplômée d’un DEA en Droit et politique de l’environnement des Universités de Lomé, Maastricht et Bhoutan.
La juge béninoise est également titulaire d’une maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires de l’Université nationale du Bénin, et de diplômes dans le domaine en droit international et droits de l’homme délivrés entre 1993 et 2002 par l’African Institute of Human Rights de Banjul, l’Institut international des droits de l’homme de Strasbourg et l’Organisation internationale de droit du développement de Rome.
Reine Alapini Gansou obtient en 2007 un diplôme universitaire de troisième cycle en droit de la Common Law à l’Université de Lyon. Elle se spécialise en droit international et droit de l’homme, en droit commercial et des affaires, notamment concernant les mécanismes alternatifs de résolution des différends, en droit du travail et en droit pénal. Depuis 1986, elle est avocate au barreau du Bénin.
Entre 2000 et 2002, elle devient stagiaire auprès de l’Organisation internationale pour le droit du développement de Rome. À partir de l’année 2000, elle enseigne le droit à l’Université d’Abomey-Calavi. En 2001, elle travaille pour le projet « Justice pour tous au Rwanda », porté par l’association Avocats sans frontières. Entre 2005 et 2009, puis entre 2012 et 2017, elle exerce la fonction de Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l’homme à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Reine Alapini Gansou est membre du comité sur les droits humains des PVVIH et autres personnes vulnérables, qu’elle préside à sa création en 2009, pendant deux ans. À la tête de comité, elle a effectué des missions de promotion dans plus de 45 pays. La même année, elle obtient une décision de justice rendant anti-constitutionnel l’article du Code pénal béninois concernant l’adultère, jugé discriminatoire envers les femmes.
Reine Alapini Gansou est également juriste-conseil pour les femmes victimes de violences et de viols, au Centre pour le droit et le développement de la femme. Entre mai et juin 2011, elle a été membre de la Commission internationale d’enquête des Nations unies sur les violences postélectorales en Côte d’Ivoire.
C’est le 5 décembre 2017 que Reine Alapini-Gansou a été élue juge à la Cour pénale internationale, lors de la seizième session de l’Assemblée des États parties au siège de l’ONU. Elle a pris ses fonctions le 11 mars 2018, pour un mandat de 9 ans.