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Richard Boni Ouorou : l’entrepreneur béninois entre deux mondes

Richard Boni Ouorou Richard Boni Ouorou
Richard Boni Ouorou ©️ Forbes Afrique

De Boko à Montréal, puis de Montréal à Djougou, Richard Boni Ouorou a traversé les continents sans jamais rompre le fil de ses racines. Entrepreneur engagé et silencieux, il multiplie les projets à fort impact dans l’agriculture, l’énergie, la culture et la data. Portrait d’un homme qui fait grandir l’Afrique par des actes.

C’est l’histoire d’un homme qui a traversé trois continents avec le rêve de redonner à l’Afrique les moyens de croire en elle-même. Richard Boni Ouorou, 50 ans, est un entrepreneur béninois et un homme d’affaires discret. Né à Boko, un village du nord du Bénin, élevé par une mère seule et courageuse, il a transformé l’adversité en moteur. Et surtout, il n’a jamais cessé de croire que l’entrepreneuriat africain pouvait devenir un outil de dignité. « Je suis né dans l’ombre d’une famille monoparentale », a-t-il confié dans une interview accordée à Forbes Afrique. 

Richard Boni Ouorou garde en mémoire l’image forte et tenace de sa mère, qui a élevé sept enfants dans des conditions extrêmes. Cinq sont morts faute de soins. Richard, lui, a choisi de se battre. Très jeune, il quitte la maison pour chercher un avenir ailleurs. À Parakou, dans le nord du Bénin, puis à HEC Abidjan, où il décroche en 2002 une maîtrise en ingénierie commerciale.

C’est à Abidjan qu’il prend conscience du pouvoir de l’entreprise comme vecteur de transformation. Il rêve d’aider sa mère, de créer de l’emploi, de sortir sa communauté de la précarité. Il crée ses premières entreprises dès son retour au Bénin : Ouorou Négoces et Respublica. Mais l’environnement est rude. La faillite le frappe de plein fouet. Il touche le fond.

Le Canada, un nouvel horizon pour Richard Boni Ouorou

Richard Boni Ouorou
Richard Boni Ouorou ©️ Forbes Afrique

Son rebond commence par la rencontre de la sociologue canadienne Omontola, qui deviendra son épouse. Grâce à elle, il quitte l’Afrique pour Montréal en 2007. Il y étudie la finance à HEC Montréal, puis les sciences politiques à l’Université de Montréal. Là-bas, il découvre d’autres codes, d’autres marchés. Il apprend, s’adapte et entreprend à nouveau.

Dès 2009, il fonde Canada Inc, un réseau de garderies qui atteint un chiffre d’affaires annuel de 870 000 dollars canadiens. Trois ans plus tard, il lance Quebec Inc, un cabinet de développement économique qui mobilise 2,3 millions de dollars dès sa deuxième année. Richard Boni Ouorou comprend que son regard d’Africain sur le monde est une richesse, pas un frein.

En 2024, après huit ans à l’étranger, il rentre au Bénin. Son objectif : structurer l’économie locale et répondre aux urgences sociales avec les outils de l’entreprise. À la tête d’un fonds de 6 millions de dollars US, il fonde un cabinet de développement agricole et économique pour financer des projets agroalimentaires au Bénin, au Togo et au Sénégal.

Sa société Terra-Ouorou Akiyo SARL exploite aujourd’hui plus de 1 000 hectares de terres à Djougou, développe un hôtel 4 étoiles, et installe une chaîne de boulangeries pour contrer les pénuries alimentaires. Chaque jour, plus de 100 emplois sont générés par ces projets.

Richard Boni Ouorou s’attelle également à combler les manques essentiels, notamment l’eau, l’énergie, l’éducation. À travers sa Fondation Terrien-ne, il parcourt le pays dès son retour, à la rencontre des populations rurales. Les résultats parlent d’eux-mêmes : 500 lampadaires solaires installés pour permettre aux enfants d’étudier la nuit, des écoles construites ou rénovées dans des zones reculées, et des forages d’eau réalisés dans des localités confrontées à une forte tension hydrique.

L’homme d’affaires béninois investit aussi dans des secteurs à fort potentiel. Il fonde Nanti International SARL à Lomé, spécialisée dans la transformation d’huile et les stations-service. En 2024, il devient le principal investisseur de Yema Distribution, une start-up portée par Marvine Oumeyouti, dédiée à la diffusion de films africains pour valoriser les créations locales, capter un marché en pleine croissance.

En 2025, il lance Blue Partners, une société d’intelligence économique implantée sur trois continents, chargée de collecter, structurer et valoriser les données pour les marchés financiers. Car pour lui, la transparence économique est la clé de la crédibilité africaine à l’international.

Aujourd’hui, Richard Boni Ouorou fait partie de ces figures qui refusent les projecteurs, mais changent le paysage. Il n’est ni homme politique, ni gourou médiatique. Il est de ceux qui creusent, investissent, relient. Pour lui, chaque hectare cultivé, chaque enfant scolarisé est une victoire contre le fatalisme. Et si l’Afrique de demain se construisait aussi grâce à ces bâtisseurs silencieux ?

Magazine panafricain

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