Grand stratège, Serge Pereira pilote l’un des groupes privés les plus dynamiques du continent depuis Dubaï. Président de StartStone Group, une holding diversifiée basée aux Émirats arabes unis, il investit dans l’énergie, l’immobilier, l’automobile et les télécoms. Son obsession ? Offrir à l’Afrique les moyens de sa propre transformation, avec un accent mis sur l’intégration régionale et l’accès à une énergie fiable.
Entrepreneur congolais originaire du Congo-Brazzaville, Serge Pereira pilote des projets d’envergure dans une Afrique en pleine mutation. L’homme d’affaires de 49 ans n’a pas le profil flamboyant de certains capitaines d’industrie. Mais derrière sa discrétion se cache une ambition à l’échelle du continent. Né au Congo-Brazzaville et aujourd’hui établi aux Émirats arabes unis, Serge Pereira a construit une réputation loin du bruit.
Depuis 2001, il dirige StartStone Group, une holding panafricaine qu’il a mis en place pierre par pierre. Ce groupe diversifié, actif dans une dizaine de pays, emploi près de 1 500 collaborateurs et génère près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mais pour Serge Pereira, les chiffres ne sont qu’un reflet. Ce qui compte, c’est la direction. Et la sienne est de faire de l’Afrique un pôle économique crédible, capable de s’alimenter, de s’urbaniser et de produire sa propre énergie.
Le mot qui revient souvent lors de ses prises de paroles, c’est “intégration”. Intégration régionale, énergétique, industrielle. Avec StartStone, Serge Pereira pilote des projets dans des divers domaines, notamment l’immobilier, l’hôtellerie, l’automobile, les télécoms et désormais l’énergie. Le projet Riverside, lancé à Brazzaville, en est l’illustration parfaite. Il s’agit d’un nouveau quartier urbain de 50 hectares, aménagé sur les rives du fleuve Congo. Un pari urbain, mais surtout une volonté de valoriser le territoire et de répondre à la pression démographique de la capitale congolaise.
« L’énergie est la clé du destin africain », Serge Pereira

C’est donc dans le secteur énergétique que Serge Pereira concentre à présent l’essentiel de son attention. Pour lui, le développement du continent passera par l’électrification. Sans énergie fiable, pas d’industrie. Pas d’hôpitaux efficaces. Pas d’écoles numériques. Pas de véhicules électriques produits localement.
Son grand projet est une centrale hydroélectrique sur le fleuve Congo, destinée à alimenter à la fois le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo. Deux pays séparés par l’eau, mais liés par un potentiel énergétique immense et une vision commune. « Le Congo-Brazzaville est petit en population, mais il possède un atout géographique majeur. Il peut devenir un hub énergétique régional », affirme-t-il.
Le patron de StartStone Group a signé plusieurs accords et noué des liens avec différents partenaires internationaux. Avec le géant META, StartStone collabore déjà pour la distribution de données en Afrique. Côté automobile, le groupe s’apprête à introduire des véhicules électriques chinois sur plusieurs marchés. « Nous visons la production locale de véhicules. Mais cela dépendra de l’accès à une énergie stable. C’est notre priorité absolue pour les dix prochaines années », a expliqué l’entrepreneur congolais au cours d’une interview.
Serge Pereira ne cherche pas la lumière. Son modèle n’est pas celui de l’entrepreneur star, mais d’un africain au service de son continent. Il connaît les lenteurs administratives, les fragilités institutionnelles, mais aussi le potentiel immense de la jeunesse africaine et des territoires sous-exploités.
Dans sa feuille de route, le cap est posé pour faire de StartStone un maillon important de la production et du transport d’électricité en Afrique d’ici à 2030. Une ambition qui va de pair avec le soutien à des secteurs comme l’industrie, l’agriculture et l’éducation.
À ses yeux, l’avenir du continent dépend moins d’un miracle économique que d’une structuration patiente, d’investissements ciblés et de synergies régionales fortes. « L’Afrique ne manque ni d’idées, ni de ressources. Elle a besoin d’énergie, de cohérence et d’hommes prêts à s’engager dans le temps long », martèle-t-il, souvent, lors de ses interventions.
