La start-up marocaine Chari, figure de proue du commerce électronique B2B, a bouclé une levée de fonds de série A de 12 millions de dollars, la plus importante jamais enregistrée au Maroc. Avec ce tour de table, la fintech fondée par le couple Ismael et Sophia Belkhayat entend accélérer son expansion régionale et transformer sa plateforme en véritable super application marchande qui intègre des services financiers complets.
En à peine quatre ans, Chari est devenue l’une des start-ups marocaines les plus prometteuses de l’écosystème africain. Née en 2020, en pleine pandémie, la plateforme a bouleversé le modèle d’approvisionnement des commerçants de proximité. En quelques clics, les épiciers peuvent désormais commander leurs produits, se faire livrer rapidement et gérer leurs stocks sans quitter leur boutique.
Le modèle de la start-up marocaine Chari a séduit plus de 20 000 commerçants au Maroc, mais aussi en Tunisie et en Côte d’Ivoire, où Chari s’est récemment implantée. Ce succès, Ismael et Sophia Belkhayat le doivent à une stratégie d’innovation constante : faire du numérique un levier de productivité pour les détaillants traditionnels.
La levée de 12 millions de dollars en série A, menée par SPE Capital et Orange Ventures, consacre cette vision. Elle marque un important tournant dans le parcours de la start-up marocaine, qui devient ainsi la première entreprise marocaine financée par du capital-risque à obtenir une licence d’établissement de paiement de Bank Al-Maghrib. Grâce à cette autorisation, Chari élargit son champ d’action et amorce sa mutation vers une super application marchande.
Chari : une start-up marocaine au service des commerçants
Cette nouvelle étape propulse Chari au cœur de la fintech africaine. Les commerçants pourront désormais utiliser la plateforme pour accepter des paiements numériques, transférer de l’argent, régler leurs factures ou payer leurs fournisseurs.
« C’est une occasion unique de transformer les épiceries traditionnelles en points de vente locaux de services financiers », confie Sophia Belkhayat, cofondatrice de Chari. Une ambition que partage son époux et PDG, Ismael Belkhayat, pour qui l’obtention de la licence bancaire « marque le début de l’offre de services bancaires en tant que service (BaaS) de Chari ».
Derrière cette expansion de la start-up marocaine, il y a la conviction de permettre aux petits commerçants de rivaliser avec les grandes chaînes et de leur offrir des outils technologiques simples, rapides et adaptés à leurs besoins.
Avec cette levée de fonds auquel ont participé Verod-Kepple, Global Founders Capital, Plug and Play, Endeavor Catalyst, Axian Group, UM6P Ventures et plusieurs business angels de renom comme Karim Beguir (InstaDeep), Chari porte le total de ses levées à 17 millions de dollars.
Ce tour de table, le plus important jamais levé par une start-up marocaine, confirme le dynamisme du secteur des services financiers numériques en Afrique du Nord. Il prouve aussi la maturité d’un écosystème technologique capable d’attirer des investisseurs mondiaux et de produire des solutions à fort impact local.
