La Tunisie poursuit son virage vers la digitalisation des services publics. Une nouvelle réforme, publiée le 14 octobre 2025 dans le Journal officiel, impose désormais aux établissements de restauration et de consommation sur place de recourir à la facturation électronique.
Cette mesure, portée par le ministère des Finances, marque une étape décisive dans la modernisation du système fiscal et la lutte contre l’évasion.
Ancrée dans l’article 59 du Code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, cette obligation vise à assurer une traçabilité complète des transactions effectuées par les restaurants, cafés, salons de thé et établissements similaires.
Le système permettra à l’administration de se baser sur des revenus réels, favorisant ainsi une imposition équitable entre opérateurs du secteur. Chaque transaction enregistrée via la plateforme de facturation électronique garantira la transparence des flux financiers et la conformité aux normes fiscales.
Afin d’assurer une adoption fluide, la réforme sera introduite de manière graduelle :
- 1er novembre 2025 : application pour les personnes morales exerçant dans les établissements touristiques, cafés et salons de thé de deuxième et troisième catégorie ;
- 1er juillet 2026 : extension aux autres personnes morales de restauration ;
- 1er juillet 2027 : entrée en vigueur pour les personnes physiques soumises au régime réel avec déclaration mensuelle ;
- 1er juillet 2028 : généralisation à l’ensemble des acteurs de la restauration sur place.
Ce calendrier progressif traduit la volonté du gouvernement d’accompagner les entreprises dans leur transition numérique, en tenant compte de leurs capacités techniques et financières.
Pour les restaurateurs et exploitants de cafés, cette mutation s’annonce également bénéfique à long terme : la digitalisation de leurs opérations permettra une gestion plus rigoureuse, une réduction des erreurs comptables et une amélioration du suivi des ventes.
